Les Justes
Suzanne (Ménérat) Leulier
Année de nomination : 1994Date de naissance : 03/09/1904
Date de décès : //
Profession : Employée dans une tannerie
Marie Ménérat
Année de nomination : 1994Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Concierge
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire

Suzanne LEULIER (à droite) avec Marie MENERAT (à gauche, Juste elle aussi)
Marie Ménérat vit à Paris avec sa fille mariée, Suzanne Leulier, 38 ans, qui travaille dans une tannerie. Elle est concierge au 6, place du Maroc, dans le 19ᵉ arrondissement.
Au lendemain des grandes rafles des 16 et 17 juillet 1942 à Paris, Rachel Minczeles, ayant échappé par miracle à l’arrestation, se retrouve à la rue avec ses deux enfants, Roger et Henri, âgés alors de onze et seize ans. Aucun des trois n’a la nationalité française.
Henri, le fils aîné, atteint d’une pneumonie, doit être hospitalisé à l’hôpital Bichat. Sa mère et son plus jeune fils sont recueillis par une vieille tante française, Hélène Kernbaum, qui habite au 10, rue Eugène Süe, dans le 18ᵉ arrondissement. Son fils, Charles Kern, possède un atelier de maroquinerie au 4, rue Ordener, également dans le 18ᵉ.
Une des ouvrières de Charles, Suzanne Leulier, propose alors de cacher la famille Minczeles dans l’immeuble où elle vit avec sa mère. La jeune femme explique qu’un petit logement d’une pièce est disponible dans l’immeuble. Elle le loue à son nom, et Rachel Minczeles vient s’y installer, d’abord seule, puis avec son plus jeune fils.
Lorsque l’aîné, Henri, quitte la maison de convalescence en juin 1943, il les rejoint. Ils vivent ainsi à trois dans cette pièce d’une vingtaine de mètres carrés jusqu’en octobre 1943, lorsque Mme Minczeles parvient à envoyer son plus jeune fils à la campagne. Elle demeure alors sur place avec Henri, jusqu’à la Libération de Paris en août 1944.
Suzanne et sa mère font les courses pour qu’ils n’aient pas à sortir. Mme Ménérat accepte également de cacher leurs objets les plus précieux, qu’elle leur restitue après la guerre.
À la Libération, la famille Minczeles peut réintégrer son appartement au 1, rue Versigny, dans le 18ᵉ arrondissement.
Le 11 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah décerne à Marie Ménérat et à sa fille Suzanne Leulier le titre de Juste parmi les Nations.

