Les Justes
André Boillot
Année de nomination : 1994Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
Suzanne (Ridart) Boillot
Année de nomination : 1994Date de naissance : 12/06/1919
Date de décès : 11/12/2004
Profession :
Adolphe Ridart
Année de nomination : 1994Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
Jeanne Ridart
Année de nomination : 1994Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
Département : Bouches-du-Rhône
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Les Ridart habitaient Marseille avec leur fille Suzanne, vingt et un ans, et leur gendre André Boillot. En août 1940, André entra dans un réseau clandestin qui devait former le noyau de l’organisation de la Résistance dans le sud, qui devint plus tard le mouvement « Combat ». En ce premier stade de l’Occupation, le groupe se consacrait essentiellement à obtenir de faux papiers d’identité pour tous ceux qui étaient en fuite, Juifs compris, et particulièrement pour les étrangers. Lorsque le réseau développa ses activités, grâce à des gendarmes qui s’y étaient ralliés il commença à recevoir des informations sur les rafles prévues à Marseille. Les Ridart étaient de proches amis des Benveniste, Juifs de Salonique venus s’installer en France bien des années avant la guerre. Albert Benveniste, âgé d’une soixantaine d’années, était en mauvaise santé; sa femme Isabelle avait dix ans de moins que lui. Lorsque les Allemands firent leur entrée à Marseille le 12 novembre 1942, Albert et Isabelle étaient seuls à la maison, leur fils aîné avait rejoint les combattants de la Résistance dans la région et le plus jeune était prisonnier de guerre dans un camp en Allemagne. Les Allemands installèrent leur quartier général juste en face de leur immeuble, mettant tout le quartier sous haute surveillance. Suzanne Boillot, la fille des Ridart, se précipita chez les amis de ses parents et les persuada qu’il serait dangereux de rester chez eux. Ils acceptèrent de la suivre immédiatement, sans emporter le moindre bagage, jusqu’à l’appartement des parents. Ils y passèrent environ deux semaines avant de partir vers Nice, qui, jusqu’en septembre 1943, était sous contrôle italien. Suzanne les y accompagna au domicile d’amis prêts à leur accorder l’hospitalité. Avec l’entrée des Allemands à Nice, le couple décida de revenir à Marseille; là encore Suzanne alla les chercher pour les ramener, utilisant les papiers d’identité de ses parents pour les faire passer. Le voyage était particulièrement dangereux. La gare de Marseille était surveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre et si l’on examinait leurs papiers d’un peu trop près, la supercherie serait découverte. Pour diminuer les risques, le mari de Suzanne vint les attendre à la gare en tenue de porteur. Lorsque le train de Nice entra en gare, il était sur le quai avec un chariot. Quand Suzanne descendit avec les Benveniste, il mit leurs bagages dans le chariot, y installant aussi Albert. Puis, accompagné des deux femmes, il se dirigea vers un gendarme et lui demanda où se trouvait le poste de premier secours de la Croix-Rouge. Le gendarme lui indiqua le chemin sans méfiance. C’est ainsi qu’ils purent quitter la gare sans être inquiétés. Albert et Isabelle Benveniste vécurent chez les Ridart pendant huit mois – jusqu’à ce que Suzanne ait obtenu pour eux un visa d’entrée au Portugal. Elle les mit dans le train à la gare de Toulouse, d’où ils arrivèrent sans incident à la frontière.
Le 10 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Adolphe et Jeanne Ridart, à leur fille Suzanne et à leur gendre André Boillot le titre de Juste parmi les Nations.