Dossier n°6091A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Jean Meunier

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 19/05/1906
Date de décès : 26/07/1975
Profession : Imprimeur
    Localisation Ville : Vernoil (49390)
    Département : Maine-et-Loire
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Jean Meunier
    Le docteur Moscovici, un Juif originaire de Roumanie, était venu s’établir à Vernoil (Maine-et-Loire) dans le courant des années trente. En été 1942, ses frères et le frère de sa femme, fuyant Paris, vinrent se réfugier chez lui. Aucun d’eux n’avait la nationalité française. A l’aube du 16 juillet 1942, des gendarmes français vinrent arrêter le médecin et ses deux frères au cours d’une grande rafle. Au total 824 Juifs furent pris ce matin là dans la région et envoyés à Angers, d’où ils furent déportés à Auschwitz. Six semaines plus tard, les gendarmes revinrent chez les Moscovici chercher les autres membres de la famille. Au dernier moment, Mme Moscovici réussit à mettre ses deux enfants, âgés de deux et six ans, en sûreté chez des voisins; elle-même parvint à prendre la fuite en trompant la vigilance des gendarmes. Grâce à Odette Bergoffen (q.v.) et à Jean Meunier, les trois Moscovici eurent la vie sauve. Jean Meunier était propriétaire d’une imprimerie à Angers, il avait fondé « La Nouvelle République ». Vers la fin de l’année 1941, il entra en contact avec plusieurs dirigeants de la Résistance et les informa qu’il voulait prendre une part active au combat. En octobre 1942, Henri Ribière, secrétaire général du mouvement clandestin « Libération Nord », lui demanda de mettre sur pied un noyau de résistance dans le département voisin d’Indre-et-Loire. Jean Meunier utilisa son imprimerie pour fabriquer de faux papiers – cartes d’identité, cartes d’alimentation ainsi que divers laisser-passer – qu’il donnait aux personnes qui en avaient besoin. Grâce à une carte d’identité qu’il avait fournie à Odette Bergoffen, Mme Moscovici put franchir la ligne de démarcation et gagner la zone sud. Restés à Vernoil, les deux petits furent arrêtés quelque temps après et envoyés à Drancy. On réussit, en déployant des efforts considérables, à les en faire sortir. Odette Bergoffen leur fit quitter Paris en cachette et les conduisit chez Jean Meunier où ils passèrent quelques semaines. Il les envoya ensuite, munis de faux papiers, vers un abri sûr. Après la guerre, Mme Moscovici et ses enfants rentrèrent à Vernoil. Le docteur Moscovici, l’un des rares survivants d’Auschwitz, où ses deux frères avaient péri, put rejoindre sa famille.

    Le 10 mai 1994, Yad Vashem a décerné à Jean Meunier le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - La nouvelle république du 21/07/1992Article de presse – La nouvelle république du 21/07/1992
    10 février 2014 08:37:48
    Article de presse - La nouvelle république du 26/09/1989Article de presse – La nouvelle république du 26/09/1989
    10 février 2014 08:36:58
    Article de presse -La nouvelle république du 21/07/1992Article de presse -La nouvelle république du 21/07/1992
    10 février 2014 08:36:03

    Articles annexes

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