Dossier n°6092 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Didier Delaunay

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 27/02/1895
Date de décès : //
Profession : Directeur de l’hôpital de Bayonne directeur de l’hôpital local de Valréas
    Localisation Ville : Valréas (84600)
    Département : Vaucluse
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Le docteur Didier Delaunay, directeur de l’hôpital de Bayonne, habitait à Anglet sur la côte atlantique entre Bayonne et Biarritz. Mobilisé au début de la Seconde guerre mondiale, il fut démobilisé en décembre 1939; il avait alors 44 ans. Affecté par la défaite de la France et la signature de l’armistice avec l’Allemagne en juin 1940, il rallia la Résistance et apporta son aide aux Juifs qu’il connaissait. En septembre 1941, les autorités ayant eu vent de ses activités, il dut quitter Bayonne, qui se trouvait en zone occupée. Après avoir franchi la ligne de démarcation, il alla s’installer en zone libre à Valréas, petite commune du Vaucluse, et devint directeur de l’hôpital local. Il se servit de sa position pour cacher des réfugiés qu’il engageait comme employés. Didier Delaunay écrivit à un certain nombre de ses amis et connaissances juifs à Bayonne, leur proposant de venir s’abriter dans son établissement. Il sauva ainsi plusieurs familles et notamment M. Léon et ses deux filles, Madeleine et Aude. M. Léon était professeur de philosophie au lycée de Bayonne. Aveugle, il était totalement dépendant de ses filles. En réponse à l’invitation du directeur, ils arrivèrent tous les trois en septembre 1942 à l’hôpital de Valréas, munis de faux papiers et cartes d’alimentation. Malgré leurs efforts pour ne pas se faire remarquer, l’infirmité du professeur attirait l’attention. Georges Epchtein, qui avait vingt ans, s’était enfui de Biarritz; hospitalisé à Valréas il survécut à l’Occupation. Le jeune homme avait fait la connaissance du médecin par l’intermédiaire de son fils Jacques, qui avait été son camarade de classe et était resté son ami. Madame Kaminker, engagée comme aide-blanchisseuse, trouva également refuge à l’hôpital pour elle-même et ses jeunes enfants. Dans son autobiographie, « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était », publiée en 1989, Simone Signoret, la plus célèbre de ses filles, raconte : « J’étais allée les voir un jour à Valréas. Il y avait le soleil et pas les Allemands; enfin, pas encore. J’avais eu l’impression qu’ils étaient là très à l’abri….  » (page 89). Dénoncé par un mouchard en avril 1943 – peut-être parce que la présence du professeur Léon et de ses filles avait été remarquée – le docteur Delaunay fut emprisonné dans la ville d’Orange, à trente-cinq kilomètres au sud de Valréas. Toutefois, il fut rapidement remis en liberté grâce à l’intervention du maire de Valréas et d’un chef de service de l’hôpital. Tous les Juifs cachés dans l’établissement avaient eu le temps de fuir et survécurent à l’Occupation.

    Le 22 mai 1994, Yad Vashem a décerné au docteur Didier Delaunay le titre de Juste des Nations.

     

    Didier DELAUNAY

    automne 1942 de gauche à droite Madame Delaunay Georges Epchtein Gilbert D Léon Aude

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