Les Justes
Année de nomination : 1994Didier Delaunay
Année de nomination : 1994Date de naissance : 27/02/1895
Date de décés : //
Profession : Directeur de l’hĂ´pital de Bayonne directeur de l’hĂ´pital local de ValrĂ©as
Département : Vaucluse
RĂ©gion : Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur
L'histoire
Le docteur Didier Delaunay, directeur de l’hĂ´pital de Bayonne, habitait Ă Anglet sur la cĂ´te atlantique entre Bayonne et Biarritz. MobilisĂ© au dĂ©but de la Seconde guerre mondiale, il fut dĂ©mobilisĂ© en dĂ©cembre 1939; il avait alors 44 ans. AffectĂ© par la dĂ©faite de la France et la signature de l’armistice avec l’Allemagne en juin 1940, il rallia la RĂ©sistance et apporta son aide aux Juifs qu’il connaissait. En septembre 1941, les autoritĂ©s ayant eu vent de ses activitĂ©s, il dut quitter Bayonne, qui se trouvait en zone occupĂ©e. Après avoir franchi la ligne de dĂ©marcation, il alla s’installer en zone libre Ă ValrĂ©as, petite commune du Vaucluse, et devint directeur de l’hĂ´pital local. Il se servit de sa position pour cacher des rĂ©fugiĂ©s qu’il engageait comme employĂ©s. Didier Delaunay Ă©crivit Ă un certain nombre de ses amis et connaissances juifs Ă Bayonne, leur proposant de venir s’abriter dans son Ă©tablissement. Il sauva ainsi plusieurs familles et notamment M. LĂ©on et ses deux filles, Madeleine et Aude. M. LĂ©on Ă©tait professeur de philosophie au lycĂ©e de Bayonne. Aveugle, il Ă©tait totalement dĂ©pendant de ses filles. En rĂ©ponse Ă l’invitation du directeur, ils arrivèrent tous les trois en septembre 1942 Ă l’hĂ´pital de ValrĂ©as, munis de faux papiers et cartes d’alimentation. MalgrĂ© leurs efforts pour ne pas se faire remarquer, l’infirmitĂ© du professeur attirait l’attention. Georges Epchtein, qui avait vingt ans, s’Ă©tait enfui de Biarritz; hospitalisĂ© Ă ValrĂ©as il survĂ©cut Ă l’Occupation. Le jeune homme avait fait la connaissance du mĂ©decin par l’intermĂ©diaire de son fils Jacques, qui avait Ă©tĂ© son camarade de classe et Ă©tait restĂ© son ami. Madame Kaminker, engagĂ©e comme aide-blanchisseuse, trouva Ă©galement refuge Ă l’hĂ´pital pour elle-mĂŞme et ses jeunes enfants. Dans son autobiographie, « La nostalgie n’est plus ce qu’elle Ă©tait », publiĂ©e en 1989, Simone Signoret, la plus cĂ©lèbre de ses filles, raconte : « J’Ă©tais allĂ©e les voir un jour Ă ValrĂ©as. Il y avait le soleil et pas les Allemands; enfin, pas encore. J’avais eu l’impression qu’ils Ă©taient lĂ très Ă l’abri….  » (page 89). DĂ©noncĂ© par un mouchard en avril 1943 – peut-ĂŞtre parce que la prĂ©sence du professeur LĂ©on et de ses filles avait Ă©tĂ© remarquĂ©e – le docteur Delaunay fut emprisonnĂ© dans la ville d’Orange, Ă trente-cinq kilomètres au sud de ValrĂ©as. Toutefois, il fut rapidement remis en libertĂ© grâce Ă l’intervention du maire de ValrĂ©as et d’un chef de service de l’hĂ´pital. Tous les Juifs cachĂ©s dans l’Ă©tablissement avaient eu le temps de fuir et survĂ©curent Ă l’Occupation.
Le 22 mai 1994, Yad Vashem a décerné au docteur Didier Delaunay le titre de Juste des Nations.
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