Dossier n°6121 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Louise Coiraton Gouttebaron

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 20/09/1910
Date de décès : //
Profession : Directrice d’internat, fondatrice d’un pensionnat : « l’Ecole en plein air des Alpes »

Prosper Coiraton

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 16/07/1903
Date de décès : //
Profession : Directeur d’internat, fondateur d’un pensionnat : « l’Ecole en plein air des Alpes »
    Localisation Ville : Gières (38610)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Bien avant la guerre, Prosper Coiraton et sa femme Marie-Louise avaient fondé l’Ecole de plein air des Alpes, un pensionnat situé à Gières, à sept kilomètres de Grenoble dans l’Isère. Ce département était l’un de ceux que les Allemands avaient laissé sous contrôle italien quand ils avaient occupé le sud de la France en novembre 1942. L’Ecole de plein air accueillait les enfants de six à dix ans. Le matin, ils suivaient normalement les cours; l’après-midi était consacrée aux jeux et au sport dans le grand parc de l’établissement. Pendant la guerre, il comptait une centaine de pensionnaires, des catholiques pour la plupart. Un certain nombre d’enfants juifs vinrent s’inscrire pour l’année 1943/1944, soit après l’Occupation de la zone sous contrôle italien par les Allemands en septembre 1943. L’école admit environ 40 pensionnaires juifs tandis que plusieurs jeunes femmes juives étaient embauchées comme enseignantes ou pour s’occuper des enfants. Un fonctionnaire travaillant à la police de Grenoble aidait Prosper Coiraton à obtenir de faux papiers d’identité pour les élèves juifs. En dépit du grand risque qu’il prenait en accueillant des Juifs dans son établissement, le directeur ne rejeta aucune demande d’admission. Il insistait seulement pour que les enfants se conduisent comme leurs camarades chrétiens. Tous allaient donc à la messe le dimanche, simplement les petits juifs prenaient place sur les bancs du fond. Louis Graubar était l’un d’entre eux. Ses parents étaient des Juifs polonais. Le père s’était échappé par deux fois d’un camp de travail. Lorsque les Allemands firent leur entrée dans le département, M. Graubar demanda à Prosper Coiraton d’admettre le garçonnet, âgé de huit ans. Il ajouta que s’il leur arrivait quelque chose, à lui ou à sa femme, il comptait sur le directeur pour envoyer Louis chez son oncle qui vivait aux Etats-Unis. En acceptant d’accueillir l’enfant, le couple Coiraton lui sauva la vie. La police allemande procéda souvent à des contrôles dans l’école, mais elle n’y trouva jamais aucun enfant juif.

    Le 22 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Prosper et Marie-Louise Coiraton le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse - Le Dauphiné Libéré du 1-03- 1995Article de presse – Le Dauphiné Libéré du 1-03- 1995

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 10 mois.