Dossier n°6158 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Geneviève (Mousseau) Gestre

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 25/12/1912
Date de décès : //
Profession :

Robert Gestre

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Maçon
    Localisation Ville : Mondoubleau (41170)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    Personnes sauvées

    Cérémonies

    L'histoire

    Madame Mousseau habitait dans le 20ème arrondissement de Paris. Sa fille Geneviève, mariée à Robert Gestre, un maçon, était très amie avec Mme Rapopport, qui habitait le même immeuble. En été 1941, Mme Mousseau suggéra aux Rapopport d’envoyer leur fillette de huit ans, Anna, passer un mois de vacances chez Geneviève qui s’était installée avec son mari à Mondoubleau, dans le Loir-et-Cher. Claudine, la fille des Gestre, avait trois ans lorsque Anna arriva chez eux. L’année suivante, le 9 juillet 1942, Robert Gestre se rendit à Paris et ramena Anna à Mondoubleau où elle devait passer un mois. Le père de l’enfant, Mendel Rapopport, vivait alors caché, car il pensait – comme beaucoup d’autres à l’époque – que seuls les hommes risquaient l’arrestation et la déportation. Une semaine plus tard, lors de la grande rafle des Juifs de Paris, Mme Rapopport fut arrêtée. Son mari, lui, ne fut pas découvert. Apprenant l’arrestation de sa voisine, Mme Mousseau prévint sa fille et lui demanda de continuer à s’occuper d’Anna. L’enfant resta donc chez les Gestre, qui la traitaient comme si elle était leur propre fille. Elle fréquentait l’école de la ville et Claudine devint sa « petite soeur ». Anna n’était pas consciente de l’énorme risque que prenaient ses parents adoptifs en l’hébergeant. Elle savait seulement qu’il ne fallait surtout pas dire qu’elle était juive. Les Gestre la présentaient comme une parente, mais certains soupçonnaient la vérité. Par deux fois la Gestapo vint perquisitionner l’appartement, sans rien trouver : l’institutrice d’Anna avait réussi, dans les deux cas, à prévenir les Gestre et Robert avait conduit l’enfant chez des parents à Brou, à une soixantaine de kilomètres de Mondoubleau. Au début de l’année 1943, alors que la situation des Juifs à Paris était devenue intenable, le père d’Anna réussit à rejoindre sa fille. Il fut hébergé par les Gestre pendant 18 mois. Anna et lui furent les deux seuls survivants de ce qui avait été une grande famille. La fillette demeura chez les Gestre après la Libération, ne retournant vivre avec son père qu’après son remariage en 1947. Elle continua à correspondre avec ses sauveteurs, qu’elle considérait comme sa famille. Lorsque Claudine Gestre décida de s’établir aux Etats-Unis, ses parents la suivirent; Anna ne devait revoir Geneviève et Claudine que cinquante ans plus tard.

    Le 12 juin 1994, Yad Vashem a décerné à Robert et Geneviève Gestre le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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