Les Justes
François Flageollet
Année de nomination : 1994Date de naissance : 17/01/1922
Date de décés : //
Profession : Prisonnier de guerre
Département :
Région :
Personnes sauvées
L'histoire

François Flageollet
Vers la fin de l’annĂ©e 1943, Rose Glassman, après avoir Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e de camp en camp, arriva au camp de concentration de Burgau en Allemagne. A vingt-et-un ans, elle se retrouvait seule au monde, ayant perdu toute sa famille pendant la guerre. A Burgau elle rencontra RĂ©gina Goldberg, une dĂ©tenue de son âge; les deux femmes se lièrent d’une amitiĂ© qui leur permit de survivre. Elles travaillaient chez deux de leurs geĂ´liers,qui les avaient prises comme bonnes Ă tout faire, chargĂ©es du mĂ©nage, de la cuisine et des courses. MalgrĂ© leur situation relativement privilĂ©giĂ©e, elles souffraient de malnutrition comme les autres internĂ©s. En mars 1944, alors qu’elle faisait des courses, Rose rencontra François Flageollet, jeune Français de son âge internĂ© dans le camp international de Burgau oĂą les conditions Ă©taient meilleures que dans celui des prisonnières juives. Voyant que la jeune femme semblait mourir de faim, François se prĂ©senta et lui demanda comment il pourrait l’aider. « Donnez moi un peu de pain » fut la rĂ©ponse. A partir de ce jour lĂ , le jeune Français se rendit tous les soirs Ă un point convenu, le long de la clĂ´ture Ă©lectrifiĂ©e sĂ©parant le camp international du camp juif, pour lancer deux sandwiches – un pour Rose et un pour son amie, que Rose lui avait prĂ©sentĂ©e comme sa soeur. Un soir, les sandwiches furent accompagnĂ©s d’un message : François suggĂ©rait aux deux femmes de venir dans son camp en passant sous la clĂ´ture; il leur avait trouvĂ© une cachette dans un tunnel dĂ©saffectĂ© et Ă©tait sĂ»r de pouvoir s’occuper d’elles. Elles refusèrent, craignant que cela ne leur coĂ»te la vie Ă tous trois. Il continua nĂ©anmoins Ă les aider pendant sept mois, jusqu’Ă son transfert de Burgau. Pendant les derniers mois de la guerre, les deux femmes furent elles-aussi transfĂ©rĂ©es dans un autre camp mais survĂ©curent. Après la guerre François Flageollet chercha ses protĂ©gĂ©es et retrouva leurs noms sur une liste des survivants Ă©tablie par la Croix-Rouge. Il Ă©crivit Ă Rose Glassman, qui avait Ă©migrĂ© au Canada. Tous deux continuèrent Ă correspondre pendant près d’un demi-siècle, mais sans jamais se revoir.
Le 12 juin 1994, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© Ă François Flageollet le titre de Juste parmi les Nations.