Dossier n°6229 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Anne Schoellen

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une ferme d’élevage « la Ferme Vadinseau »

Ernest Schoellen

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une ferme d’élevage « la Ferme Vadinseau »
    Localisation Ville : Longeville-en-Barrois (55000)
    Département : Meuse
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Le 2 juillet 1943 à 18h30, la police allemande arrêta à Chateauroux (Indre) Léon Strubel, accusé d’avoir écouté la radio de Londres et de se livrer au marché noir. En fait, son crime était d’être juif. Interrogé et torturé dans la prison de la ville, il fut interné à Drancy. Ce tailleur né en Pologne avait émigré en France dans les années vingt et y avait fondé un foyer. En 1939 il avait été mobilisé dans l’armée française. Démobilisé en 1940, il s’était installé à Chateauroux, avec sa mère, sa femme et leurs trois enfants. Le 2 juillet 1943, ces derniers, placés dans un petit village non loin de Chateauroux, échappèrent à l’arrestation. Le 20 novembre 1943, Léon Strubel quitta Drancy dans un convoi à destination d’Auschwitz, avec un groupe de prisonniers qualifiés de « dangereux » : ils avaient en effet essayé de creuser un tunnel pour s’évader du camp. Impavides, ils réussirent à dissimuler une scie et se mirent au travail dès le départ du train, creusant une ouverture dans le plancher du wagon. Dans la nuit, alors que le convoi traversait le département de la Meuse, dix-neuf personnes, dont Léon Strubel, sautèrent en marche. Blessé et couvert de sang, Léon erra jusqu’à l’aube, puis vit une ferme isolée. Comprenant qu’il ne pourrait survivre sans aide, il frappa à la porte. C’était la demeure des Schoellen, propriétaires d’un élevage de bétail à Longeville-en-Barrois. Ernest et Anne Schoellen soignèrent le blessé et le cachèrent. Ensuite Ernest se rendit à Chateauroux voir la famille de Léon, avec une lettre en Yiddish que celui-ci lui avait confié et un colis de ravitaillement. Il avait aussi pris la précaution de prendre la carte d’identité de son fils. Elle lui permit de ramener à la ferme, sous ce faux nom, le jeune André Strubel, 13 ans. André aida les Schoellen à transporter son père dans une nouvelle cachette. La générosité des fermiers ne s’arrêta pas là. Ils trouvèrent un refuge pour tous les Strubel dans le village de La Rochette en Savoie. Munis de faux papiers au nom de Strib qu’Ernest avait obtenus grâce à ses contacts dans la Résistance, les Strubel vécurent à La Rochette jusqu’à la Libération. Les deux familles restèrent amies après la guerre.

    Le 2 août 1994 Yad Vashem a décerné à Ernest Schoellen et à sa femme Anne le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    19 mars 2014 11:24:45

    Articles annexes

    Aucun autre article