Dossier n°6238 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Boissier

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticulteur

Lucie Boissier

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticulteur

    L'histoire

    Lorsque les Allemands envahirent la Belgique en mai 1940, dix-huit membres de la famille Szafran s’enfuirent d’Anvers en compagnie de plusieurs de leurs voisins. Ils s’installèrent à Nîmes (Gard). Les Szafran louèrent un appartement et reprirent une vie normale. Leur fils Symcha, qui avait alors quinze ans, devint membre de la troupe locale des Eclaireurs Israélites de France (EIF). La situation changea en été 1942. Le 25 août 1942, à la veille du déclenchement des grandes rafles de Juifs dans les villes du sud de la France, le chef de troupe de Symcha, Pierre Simon, l’avertit que le bruit courait qu’une rafle visant les Juifs âgés de 16 à 65 ans était imminente. Les personnes arrêtées devaient être envoyées en Allemagne pour le travail obligatoire. Il lui conseilla de se cacher. Le lendemain, toute la famille de l’adolescent, qui avait été prévenue elle aussi, mais n’avait pas tenu compte de l’avertissement, fut arrêtée et déportée. Pierre Simon vint chercher Symcha dans sa cachette et le conduisit chez les Boissier, des viticulteurs de Caveirac, près de Nîmes, qui acceptèrent de l’abriter. Les vendanges battaient leur plein; les Boissier présentèrent le jeune Juif comme un cousin, étudiant à Paris, qui venait travailler dans les vignes jusqu’à la rentrée. Simcha resta chez eux un mois, traité comme le membre de la famille qu’il était censé être. Lorsqu’il dut repartir fin octobre, ne pouvant prolonger son séjour sans éveiller les soupçons, les Boissier l’adressèrent au curé du village, le père Saint-Martin, qui l’envoya à la famille Puech (q.v.). Avant de se séparer de Symcha, Jean et Lucie Boissier lui donnèrent une fausse carte d’identité. Les relations entre le jeune homme et ses sauveurs, puis entre leurs enfants et petits-enfants, se poursuivirent longtemps après la guerre.

    Le 25 octobre 1994, Yad Vashem Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Jean et Lucie Boissier le titre de Juste parmi les Nations.