Dossier n°627 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Fréchengues

Année de nomination : 1971
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Anne (Artigues) Fréchengues

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 20/11/1905
Date de décès : 03/02/1992
Profession :

Emile Fréchengues

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 29/09/1894
Date de décès : 16/12/1977
Profession : Forgeron

Gilberte Fréchengues

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 09/05/1927
Date de décès : 27/10/2015
Profession :
    Localisation Ville : Bordes-de-Rivière (31210)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Un jour de mai 1940, Anne Fréchengues attendait à la gare de Montréjeau en compagnie de plusieurs habitants de son village de Bordes de Rivière (Hautes-Pyrénées), venus afin d’offrir l’hospitalité à un ou deux réfugiés belges fuyant l’invasion allemande. Lorsque le train arriva, la jeune femme remarqua une famille de dix personnes : il s’agissait de Juifs allemands, Mendel et Esther Borgenicht, leurs enfants Fred, Cilly et Sali, les deux neveux d’Esther et le frère de Mendel avec sa femme et son fils. Elle s’approcha d’eux et leur dit : « Venez avec moi, je vous trouverai un logement. » Elle fit monter tout ce monde dans sa camionnette et rentra à Bordes où elle installa les réfugiés dans une petite maison dont elle et son mari étaient propriétaires. La maison était vide et Emile Fréchengues, un ferronnier, fit appel à ses enfants, André et Gilberte, et à ses voisins du village : en très peu de temps, la maison fut meublée et la cuisine garnie de provisions. Les Fréchengues, qui n’avaient jamais vu de Juifs, accueillirent avec chaleur ces réfugiés qui avaient dû, pour le seul crime d’être juifs, fuir par deux fois : d’abord d’Allemagne puis de Belgique. Mendel Borgenicht tenait des offices religieux au domicile de son hôte pour tous les réfugiés juifs arrivés par le même train. Deux mois plus tard, le gouvernement belge accorda des subventions aux citoyens français hébergeant des réfugiés de Belgique. Emile Fréchengues refusa de garder cet argent et le donna aux Borgenicht. En avril 1942, les autorités françaises obligèrent la famille à partir pour Lacaune, dans le Tarn où ils furent assignés à résidence et vivaient sous le contrôle de la gendarmerie locale. En juillet de la même année, Emile vint les chercher, au mépris du danger, et les conduisit dans la cachette qu’il leur avait trouvée : un garage à Toulouse, qui appartenait à son frère Alfred et à sa belle-soeur Marcelle Fréchengues. Ceux-ci avaient accepté de leur donner refuge, quoiqu’ils connaissaient les lourdes peines prévues pour ceux qui hébergeaient des Juifs. Chaque semaine Emile venait leur apporter du ravitaillement et du bois de chauffage, tandis qu’Alfred et Marcelle leur apportaient un repas chaud chaque soir. Les Borgenicht restèrent dans le garage des Fréchengues jusqu’au début de l’année 1943.

    Le 2 février 1971, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Emile et Anne Fréchengues et leurs enfants André et Gilberte ainsi qu’à Alfred et Marcelle Fréchengues le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse