Dossier n°627A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alfred Fréchengues

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 17/07/1900
Date de décès : 05/02/1994
Profession :

Marcelle (Pons) Fréchengues

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 21/04/1903
Date de décès : 17/07/1995
Profession :
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Un jour de mai 1940, Anne Fréchengues attendait à la gare de Montréjeau, près de son village natal de Bordes de Rivière, dans le département des Hautes-Pyrénées. Elle et plusieurs autres villageois français projetaient d’héberger un ou deux réfugiés belges fuyant la terreur de l’occupation allemande. À l’arrivée du train, elle aperçut les Borgenicht, une famille de dix réfugiés juifs allemands : les parents, Mendel et Esther ; leurs enfants, Fred, Cilly et Sali ; les deux neveux d’Esther ; et le frère de Mendel avec sa femme et son fils. Anne Fréchengues s’approcha des Borgenicht et leur dit : « Venez avec moi, je vous trouverai une place. » Elle chargea toute la famille Borgenicht dans un petit camion et les conduisit jusqu’à une petite maison des Bordes de Rivière, dont elle et son mari étaient propriétaires. La maison n’était pas meublée. Émile Fréchengues, fondeur de fer, mobilisa ses enfants, André et Gilberte, et leurs voisins du village, pour aider les Borgenicht, et la cachette fut rapidement meublée et approvisionnée. Les Fréchengues, qui n’avaient jamais vu de Juifs, accueillirent chaleureusement ces réfugiés, qui avaient dû fuir à deux reprises en raison de leur religion : d’abord d’Allemagne, puis de Belgique. Mendel Borgenicht célébra les offices religieux chez leurs hôtes, en compagnie des réfugiés juifs qui les accompagnaient en train. Deux mois plus tard, le gouvernement belge offrit des subventions aux citoyens français qui hébergeaient des réfugiés chez eux. Émile Fréchengues refusa de s’approprier l’argent et le donna aux Borgenicht. En avril 1942, les autorités françaises forcèrent les Borgenicht à se réinstaller à Lacaune, un village du département du Tarn, où ils furent placés sous surveillance policière. En juillet, Émile Fréchengues installa les Borgenicht dans une nouvelle cachette, un garage appartenant à son frère et sa belle-sœur, Alfred et Marcelle Fréchengues, à Toulouse. Ils avaient accepté d’accueillir les Borgenicht malgré la menace de lourdes sanctions pour ceux qui seraient surpris à abriter des Juifs. Chaque semaine, Émile Fréchengues venait apporter de la nourriture et du bois de chauffage ; Alfred et Marcelle Fréchengues leur offraient un dîner chaud chaque soir. Les Borgenicht restèrent dans le garage des Fréchengues jusqu’au début de l’année 1943.

    Le 2 février 1971, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Émile, Anne, André et Gilberte Fréchengues, ainsi qu’Alfred et Marcelle Fréchengues, le titre de Juste parmi les Nations.

    Plantation de l'arbre à Yad Vashem




    Mis à jour il y a 3 jours.