Les Justes
Claudius Desbat
Année de nomination : 1994Date de naissance : 06/10/1898
Date de décès : 14/12/1966
Profession : Fermier
Gabrielle (Longin) Desbat
Année de nomination : 1994Date de naissance : 11/03/1906
Date de décès : 19/01/1997
Profession : Fermière
Département : Loire
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Lorsque la guerre éclata, Gabrielle Desbat vivait avec son mari, son fils, né en 1925 et sa fille née en 1933, à Belleroche, petit village de la Loire. Ils étaient fermiers, comme la plupart des quelque 350 habitants de la commune. M. Desbat, ancien combattant de la guerre de 1914, avait été blessé deux fois et décoré pour son courage. Mari et femme étaient fermement opposés aux Allemands; la mort au champ d’honneur du frère de Gabrielle en 1940 ne fit que renforcer cette hostilité, qui devait se traduire par l’aide qu’ils apportèrent à la Résistance et aux réfugiés. Lorsqu’à l’été 1943 Mme Rubinowich demanda aux Desbat d’héberger sa fille Mireille, âgée de huit ans, ils acceptèrent sans hésiter. La jeune femme et l’enfant étaient des juives polonaises qui avaient fui leur appartement de Lyon après l’arrestation du chef de famille. Mme Rubinowich avait trouvé du travail au restaurant de l’hôtel du village où elle était également logée. Mais comme tout le monde savait qu’elle était polonaise, elle cherchait un asile plus sûr pour sa fille. Les Desbat qui accueillirent la fillette étaient les seuls à savoir qu’elle était juive. La petite, traitée comme si elle faisait partie de la famille, passait presque tout son temps en compagnie de Suzanne Desbat, qui avait alors dix ans; elles allaient ensemble à l’école en semaine et à la messe le dimanche. Gabrielle Desbat savait que le père de Mireille avait été arrêté et déporté et la choyait plus que sa propre fille. En hiver, malgré le froid, elle allait lui chercher du beurre dans des fermes voisines. En accord avec son mari, elle refusa tout paiement pour l’entretien de la fillette. Tous deux déclaraient ne faire ainsi que le devoir de tout Français et de tout homme digne de ce nom. Ce n’est qu’à la Libération que les gens du village apprirent que la petite fille qui vivait chez les Desbat était juive.
Le 26 décembre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Gabrielle et Claudius Desbat, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
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