Dossier n°6346 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Claudius Desbat

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermier

Gabrielle Desbat

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 11/03/1906
Date de décès : //
Profession : fermière

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, Gabrielle Desbat vivait avec son mari, son fils, né en 1925 et sa fille née en 1933, à Belleroche, petit village de la Loire. Ils étaient fermiers, comme la plupart des quelque 350 habitants de la commune. M. Desbat, ancien combattant de la guerre de 1914, avait été blessé deux fois et décoré pour son courage. Mari et femme étaient fermement opposés aux Allemands; la mort au champ d’honneur du frère de Gabrielle en 1940 ne fit que renforcer cette hostilité, qui devait se traduire par l’aide qu’ils apportèrent à la Résistance et aux réfugiés. Lorsqu’à l’été 1943 Mme Rubinowich demanda aux Desbat d’héberger sa fille Mireille, âgée de huit ans, ils acceptèrent sans hésiter. La jeune femme et l’enfant étaient des juives polonaises qui avaient fui leur appartement de Lyon après l’arrestation du chef de famille. Mme Rubinowich avait trouvé du travail au restaurant de l’hôtel du village où elle était également logée. Mais comme tout le monde savait qu’elle était polonaise, elle cherchait un asile plus sûr pour sa fille. Les Desbat qui accueillirent la fillette étaient les seuls à savoir qu’elle était juive. La petite, traitée comme si elle faisait partie de la famille, passait presque tout son temps en compagnie de Suzanne Desbat, qui avait alors dix ans; elles allaient ensemble à l’école en semaine et à la messe le dimanche. Gabrielle Desbat savait que le père de Mireille avait été arrêté et déporté et la choyait plus que sa propre fille. En hiver, malgré le froid, elle allait lui chercher du beurre dans des fermes voisines. En accord avec son mari, elle refusa tout paiement pour l’entretien de la fillette. Tous deux déclaraient ne faire ainsi que le devoir de tout Français et de tout homme digne de ce nom. Ce n’est qu’à la Libération que les gens du village apprirent que la petite fille qui vivait chez les Desbat était juive.

    Le 26 décembre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Gabrielle Desbat et son mari le titre de Juste parmi les Nations Nations. 

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie