Dossier n°6366 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Hélène Bondoux Poivre

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice

Jean Bondoux

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agriculteur

René Bondoux

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agriculteur
    Localisation Ville : Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe (61370)
    Département : Orne
    Région : Normandie

    L'histoire

    Les Gutmacher étaient des Juifs de Pologne venus s’installer en France, où se trouvaient déjà d’autres membres de la famille, vers la fin des années vingt. Ils vendaient des articles de maroquinerie. Leur fille aînée, Anna-Nathalie, était née en 1931. Lors des vacances d’été de 1942, le médecin leur conseilla d’envoyer la fillette à la campagne. L’un de leurs clients leur recommanda une famille qu’il connaissait à Ste-Gauburge, petit village du département de l’Orne, à environ 120 kilomètres à l’ouest de Paris. Profitant du congé de la fête nationale, le 14 juillet de cette même année 1942 – deux jours seulement avant le déclenchement des grandes rafles de Juifs à Paris – les Gutmacher décidèrent d’aller rendre visite à leur fille. A cette période, l’atmosphère était lourde à Paris et les rumeurs abondaient. Les Gutmacher, qui n’avaient pas la nationalité française, se sentaient particulièrement menacés et se préparèrent à une longue absence, ils écoulèrent autant de marchandises que possible en baissant leurs prix. Puis, enlevant de leurs vêtements l’étoile jaune, ils partirent pour Ste-Gauburge, où ils trouvèrent à se loger à un prix exorbitant chez une habitante. Un peu plus d’un an plus tard, le 22 octobre 1943, ils furent arrêtés avec leur fille sur dénonciation et incarcérés à la prison de la ville voisine d’Argentan. Madame Gutmacher était enceinte de sept mois lors de son arrestation; deux mois plus tard elle mit au monde son fils, Marc, dans l’infirmerie de la prison. Grâce à des amis, les Gutmacher réussirent à se sauver de l’hôpital de la prison au début de mars 1944. René et Hélène Bondoux, aidé de leur fils Jean qui n’avait que dix-sept ans, leur avaient préparé un logement à Ste-Gauburge. Toutefois, comme c’était là qu’ils avaient été arrêtés, ils y étaient trop connus pour pouvoir rester.  On leur trouva donc un autre abri : une maison isolée et à l’écart dans un village voisin. Madame Bondoux y était partie les attendre avec un repas chaud. Les Gutmacher vécurent dans ce refuge que leur avaient trouvé les Bondoux jusqu’à la fin de la guerre. Ils étaient ravitaillés par leurs sauveteurs, qui s’occupaient d’eux au mépris des risques considérables, n’acceptant que des sommes modiques pour la nourriture. Les liens d’amitié nés entre les deux familles se poursuivirent après la guerre.

    Le 26 décembre 1994, Yad Vashem a décerné à René et Hélène Bondoux et leur fils Jean le titre de Juste des Nations.

     

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