Dossier n°6367 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Germaine Chaigneau Joubert

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 02/12/1892
Date de décès : 24/05/1972
Profession : Femme au foyer

Mireille Leblond Chaigneau

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 17/01/1920
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Au début des années 30, Huna et Jocheved Loudmer émigrèrent de Roumanie en France, s’installant à Paris. Pour gagner leur vie, ils faisaient des travaux de couture et avaient loué un atelier dans le vingtième arrondissement. Les Chaigneau, leur fille Mireille et son mari, habitaient la maison voisine, qui avait un petit jardin. Les deux familles entretenaient des relations de bon voisinage. Lorsque la guerre éclata, les deux Français furent mobilisés. Ils furent faits prisonniers par les Allemands. Germaine Chaigneau et sa fille se retrouvèrent seules à la maison. Les Loudmer continuèrent à travailler dans leur atelier jusqu’en juillet 1942. La grande rafle des Juifs parisiens les convainquit de la nécessité de se cacher. En effet, deux mois environ après la rafle, ce fut le tour des réfugiés juifs roumains d’être arrêtés. Huna et Jocheved ainsi que leur fille de six ans, Alice, ne durent leur salut qu’à l’intervention de leurs voisines Germaine et Mireille, qui les hébergèrent de septembre 1942 à la libération de Paris en août 1944. Pendant toute cette période, les Loudmer travaillèrent pour un tailleur italien; le peu d’argent qu’ils gagnaient leur permettant de subsister. Chaque jour, il leur fallait se rendre au travail, et cela les exposait au risque d’être arrêtés et contrôlés, or ils n’avaient pas de papiers en règle. Mireille les accompagnait régulièrement, les prenant bras dessus bras dessous et parlant haut et fort, et sa gaieté et son accent typiquement parisien dissipaient les soupçons des policiers. C’est ainsi que les réfugiés purent survivre jusqu’à la Libération. Ensuite, ils voulurent rentrer chez eux immédiatement. Mireille leur dit : « Vous avez attendu si longtemps, attendez donc encore quelques jours. » Le lendemain, l’immeuble des Loudmer fut détruit par un bombardement allemand. Qui sait ce qui leur serait arrivé sans l’insistance de la jeune femme?

    Le 26 décembre 1994, Yad Vashem a décerné à Germaine Chaigneau et à sa fille Mireille le titre de Juste parmi les Nations.

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