Dossier n°6370 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georgette (Hiss) Larchet

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 26/02/1892
Date de décès : 10/05/1975
Profession : Couturière

Paul Larchet

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 13/06/1891
Date de décès : 31/12/1958
Profession : Employé de commerce
    Localisation Ville : Nancy (54000)
    Département : Meurthe-et-Moselle
    Région : Grand-Est

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    M. et Mme Fride et leurs deux fils vivaient à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le 13 août 1942, M. Fride fut arrêté. Sa femme décida de partir à sa recherche. Persuadée qu’elle serait rentrée au bout d’une heure environ, elle emmena l’aîné de ses garçons, laissant le plus jeune, Bernard, qui n’avait que dix ans, chez sa couturière, Georgette Larchet. Elle paya cher sa naïveté. Arrêtée elle aussi, elle fut déportée avec son fils et son mari. Au bout de plusieurs jours sans nouvelles, les Larchet comprirent qu’elle ne reviendrait pas. Ils décidèrent de protéger Bernard, afin qu’il ne soit pas déporté comme sa famille. Ils avaient un fils, qui se prénommait lui aussi Bernard et était né en 1922. Le petit Fride, lui, était né en 1932. Il n’y avait qu’un seul chiffre à changer. Le risque était somme toute mineur, le vrai Bernard Larchet effectuant son service militaire à Dakar. C’est ainsi que Bernard Fride devint Bernard Larchet. Paul et Georgette le traitèrent comme leur propre enfant, le réconfortant sans cesse et l’assurant qu’il était en sécurité chez eux. Ils savaient pourtant que le petit juif était toujours recherché par la Gestapo. Il vécut chez ses parents adoptifs jusqu’en 1947, où un cousin le retrouva et le recueillit à son foyer. Bernard resta cependant en contact avec Paul et Georgette, retournant chaque année passer les grandes vacances chez eux. Près de cinquante ans après la guerre, et après le décès de Paul et Georgette, Bernard Fride écrivit son autobiographie, où il rendit hommage à la mémoire du couple qui l’avait sauvé.

    Le 26 décembre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Paul et Georgette Larchet le titre de Juste parmi les Nations.