Dossier n°6374 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Katherine (Rossi) Lipner

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : 11/11/2010
Profession : 17 ans
    Localisation Ville : Nice (6000)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Après l’invasion des Allemands en Belgique en mai 1940, les Spruch, un couple avec un garçon de 8 ans et une fille de 4 ans, s’enfuirent d’Anvers vers le sud de la France. Monsieur Spruch, un diamantaire, partit le premier pour trouver un lieu où se cacher. Il fut arrêté en route et disparut. Sa femme et les enfants s’installèrent à Nice. Fin 1942, quand les Allemands étendirent leur occupation à la zone libre de la France, Madame Spruch s’inquiéta pour ses enfants et les envoya chez les Aboudaram, une famille juive qui vivait dans une villa aux environs de Nice.

    Les Aboudaram étaient eux-mêmes sur le point de fuir et ils placèrent les enfants Spruch et leur propre fils Robert âgé de 6 ans chez Madame Rossi, la concierge d’un immeuble du centre de Nice. Les trois enfants, âgés de 6 à 10 ans, ne devaient en principe rester que peu de temps chez Madame Rossi et sa fille Katherine âgée de 17 ans et devaient être repris par leurs parents lorsque ceux-ci auraient réussi à s’installer en toute sécurité en Espagne.

    Malheureusement, peu après l’arrivée des enfants, Madame Rossi mourut et les enfants restèrent avec Katherine. Le transfert des enfants en Espagne fut retardé en raison de difficulté pour trouver des passeurs. Les enfants demeurèrent dans la maison des Rossi de fin 1942 à fin 1944. Katherine, que les enfants appelaient « Katouchka » s’occupa des enfants à la place de sa mère sans aide ni compensation. Les trois enfants étaient logés dans un petit appartement au sous-sol. Ils n’avaient le droit de monter sur le toit que la nuit lorsque les habitants de l’immeuble dormaient. Ils pouvaient alors respirer de l’air frais et voir le ciel. Ils souffraient gravement de cet enfermement obligé mais ne manquèrent jamais ni de nourriture ni d’amour. Katherine, leur ange gardien, passait tout son temps libre avec eux, les occupaient et leur lisaient des histoires. Elle joua le rôle de maman de substitution pendant toute cette période où les enfants se retrouvèrent seuls. Elle prenait des gros risques car en tant que concierge elle était en contact avec les locataires et les passants dans la rue.

    Katherine n’envisagea jamais de se séparer des enfants juifs qui dépendaient complètement d’elle. Ils restèrent  chez Katherine jusqu’à fin 1944, quand un oncle vint les rechercher pour les amener chez leur mère en Espagne. Robert Aboudaram retrouva ses parents peu après.

    Le 13 décembre 1994, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Katherine “Katouchka” Lipner.

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