Dossier n°6493 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Pierre Majesté

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Maire, agriculteur
    Localisation Ville : Riupeyrous (64160)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Vers la fin de 1940, le jeune Félix Weitzman, seize ans, et son cousin Alfred Plisner, vingt ans, des Juifs ayant fui l’Autriche en 1938, se trouvaient dans un centre de réfugiés à Pau (Pyrénées-Maritimes). Le père d’Alfred était interné au camp de Gurs; sa mère, sur le point d’accoucher, était à la maternité de Pau. Les deux jeunes gens étaient employés comme travailleurs agricoles à Riupeyrous, un village situé à une quinzaine de kilomètres de Pau. Leur journée terminée, ils allaient parfois aider le maire, Pierre Majesté, aux travaux de la ferme. En janvier 1941, Mme Plisner, qui avait eu une petite fille, n’avait toujours pas quitté la maternité, n’ayant pas où aller. Alfred en parla au maire, qui lui proposa une maison inhabitée depuis des années dont il était propriétaire et qui était située hors du village. Félix et Alfred la remirent en état avec l’aide d’autres travailleurs agricoles; le maire et quelques villageois fournirent outils et meubles. Mme Plisner et la petite Monique vinrent s’installer dans la maison avec les deux jeunes gens. Pierre Majesté les ravitaillait en lait, en viande et en pain. Le maire tenta aussi de faire sortir M. Plisner du camp de Gurs, en arguant que, ses deux fils étant prisonniers de guerre en Allemagne, il avait besoin de main-d’oeuvre. Malheureusement il était trop tard : M.Plisner venait d’être déporté à l’est. Il ne revint jamais des camps. Vers la fin du mois d’août, Pierre Majesté vint prévenir les deux jeunes gens que des gendarmes viendraient les arrêter ce même jour. Ils prirent immédiatement la fuite et se cachèrent dans les champs. Lorsque les gendarmes arrivèrent, Mme Plisner leur dit que les garçons étaient partis travailler dans une ferme des environs et qu’ils y avaient passé la nuit. Le maire fut accusé de les avoir prévenus. Alfred réussit à passer en Espagne mais Félix fut capturé et interné au camp de Gurs. Après bien des vicissitudes, le jeune homme revint au village en décembre 1942, grâce à de faux papiers. Il demanda à Pierre Majesté de l’aider à se procurer une carte d’alimentation. Le maire la lui remit tard dans la nuit, revêtue du cachet officiel. Félix Weitzman put alors passer la frontière pour se réfugier en Suisse. Il avait auparavant apporté à sa tante de faux papiers sur lesquels était inscrit le bébé. Pierre Majesté leur donna des cartes d’alimentation. La mère et l’enfant purent ainsi quitter le village et trouvèrent une autre cachette, où elles vécurent jusqu’à la Libération. Le maire, qui savait qu’il était étroitement surveillé, n’avait pourtant pas hésité à leur venir en aide sans jamais chercher la moindre rétribution.

    Le 29 mars 1995, Yad Vashem a décerné à Pierre Majesté le titre de Juste parmi les Nations. 

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