Dossier n°6506 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Juliette Bazille

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : 23/08/2000
Profession : Commerçante, épicière
    Localisation Ville : Carcassonne (11000)
    Département : Aude
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Juliette BAZILLE

    Juliette BAZILLE

    Lorsque les Allemands occupèrent Paris, la famille Dreyfus – Madeleine, qui était veuve, et ses trois fils ( nés en 1929, 1933 et 1936) ainsi que sa tante – se sauvèrent à Carcassonne, dans le département de l’Aude, c’est à dire dans la zone non-occupée. Madeleine Dreyfus se lia d’amitié avec Juliette Bazille, propriétaire d’une épicerie située à une centaine de mètres de l’appartement loué par les Dreyfus. Juliette ne savait pas très bien ce qu’était un Juif, n’en ayant jamais vu avant la guerre. Pour elle, ces réfugiés qui venaient faire leurs achats dans son magasin étaient des êtres humains comme les autres. Lorsque les Allemands entrèrent en zone sud en novembre 1942, Juliette devint membre d’un groupement local de la Résistance. Sa tâche était d’autant plus difficile que son mari, lui, collaborait avec l’occupant. Elle dut donc faire preuve de la plus grande prudence dans ses activités clandestines comme dans l’aide qu’elle apportait à des gens comme les Dreyfus. Elle trouvait des élèves à Madeleine, qui gagnait ainsi de quoi faire vivre sa famille, en donnant des leçons particulières en diverses matières. Juliette Bazille lui fit connaître des enfants dont les parents pouvaient payer en nourriture car ils avaient les moyens et les contacts nécessaires. Elle invitait aussi la jeune femme et ses enfants chez elle; les garçons jouaient avec ses fils et Madeleine avait à qui parler… Au début de l’année 1943, Juliette apprit, par ses contacts dans la résistance, que les Allemands s’apprêtaient à arrêter et déporter les Dreyfus vers l’est. Elle se hâta de leur procurer de faux papiers et les cacha lorsque les gendarmes vinrent les arrêter. Les Dreyfus purent ensuite partir pour Vacquiers, village situé à une centaine de kilomètres de Carcassonne, et furent ainsi sauvés. Ce n’est qu’après la Libération qu’ils rencontrèrent à nouveau la femme courageuse à qui ils devaient la vie. Les Dreyfus rentrèrent à Paris mais restèrent en contact avec Juliette Bazille jusqu’à sa mort.

    Le 23 mars 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Juliette Bazille le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Histoire de Juliette Bazille



    Mis à jour il y a 3 mois.