Les Justes
Marthe (Laborde) Abramowitch
Année de nomination : 1995Date de naissance : 22/03/1908
Date de décès : 17/07/2003
Profession : Assistante sociale à L’hôpital de Créteil en charge de trouver des familles d’accueil pour des enfants sans ressources
Département : Val-de-Marne
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
L'histoire
Lorsque la guerre éclata, Marthe Laborde était assistante sociale à l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). Elle était chargée de trouver des familles d’accueil pour des enfants sans ressources qui, au sortir de l’hôpital, avaient besoin de partir en convalescence à la campagne. On les envoyait généralement en Normandie. Vers le milieu de l’année 1941, Mme Getting, directrice des services d’assistance à l’enfance de l’hôpital, sous les ordres desquels elle travaillait, s’adressa à Marthe Laborde. Mme Getting venait d’être nommée responsable de la section enfants de l’Union Générale des Israélites de France, créée sur ordre des Allemands. L’organisation, dont dépendaient plusieurs orphelinats à Paris, avait compris que les enfants seraient plus en sécurité hors de la capitale. Marthe Laborde accepta de se charger de cette opération. Par ses contacts en Normandie, elle était en mesure de savoir quelles familles accepteraient d’accueillir des enfants contre le paiement d’une modeste pension. A partir du début 1942, elle commença à escorter en Normandie des enfants juifs des orphelinats de l’UGIF en même temps que les petits malades quittant l’hôpital. Mme Getting lui remettait la liste des enfants. Le personnel des orphelinats juifs de Paris n’avait pas le droit de quitter la capitale, des moniteurs accompagnaient donc les enfants à la gare où ils attendaient Marthe Laborde. Cette dernière arrivait munie des faux papiers que lui avait fournis le secteur clandestin de l’organisation juive « Rue Amelot ». Elle conduisait les enfants dans leurs familles d’accueil et se chargeait ensuite de payer leur pension. L’assistante sociale prit par ailleurs des risques considérables en hébergeant chez elle plusieurs petits juifs en attendant de pouvoir les emmener en Normandie. Philippe Nissenblatt fut l’un de ceux qui lui ont dû la vie. Ce garçonnet de sept ans passa plusieurs jours chez Marthe avant leur départ. Elle le conduisit dans une ferme, où il vécut pendant quatre ans. Selon les documents conservés par le Mémorial Juif de Paris (CDJC), Marthe Laborde a mis à l’abri du danger 207 enfants juifs.
Le 2 avril 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marthe Laborde (Abramowitch), le titre de Juste parmi les Nations.