Dossier n°6519 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marthe (Laborde) Abramowitch

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 22/03/1908
Date de décès : 17/07/2003
Profession : Assistante sociale à L’hôpital de Créteil en charge de trouver des familles d’accueil pour des enfants sans ressources
    Localisation Ville : Créteil (94000)
    Département : Val-de-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, Marthe Laborde était assistante sociale à l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). Elle était chargée de trouver des familles d’accueil pour des enfants sans ressources qui, au sortir de l’hôpital, avaient besoin de partir en convalescence à la campagne. On les envoyait généralement en Normandie. Vers le milieu de l’année 1941, Mme Getting, directrice des services d’assistance à l’enfance de l’hôpital, sous les ordres desquels elle travaillait, s’adressa à Marthe Laborde. Mme Getting venait d’être nommée responsable de la section enfants de l’Union Générale des Israélites de France, créée sur ordre des Allemands. L’organisation, dont dépendaient plusieurs orphelinats à Paris, avait compris que les enfants seraient plus en sécurité hors de la capitale. Marthe Laborde accepta de se charger de cette opération. Par ses contacts en Normandie, elle était en mesure de savoir quelles familles accepteraient d’accueillir des enfants contre le paiement d’une modeste pension. A partir du début 1942, elle commença à escorter en Normandie des enfants juifs des orphelinats de l’UGIF en même temps que les petits malades quittant l’hôpital. Mme Getting lui remettait la liste des enfants. Le personnel des orphelinats juifs de Paris n’avait pas le droit de quitter la capitale, des moniteurs accompagnaient donc les enfants à la gare où ils attendaient Marthe Laborde. Cette dernière arrivait munie des faux papiers que lui avait fournis le secteur clandestin de l’organisation juive « Rue Amelot ». Elle conduisait les enfants dans leurs familles d’accueil et se chargeait ensuite de payer leur pension. L’assistante sociale prit par ailleurs des risques considérables en hébergeant chez elle plusieurs petits juifs en attendant de pouvoir les emmener en Normandie. Philippe Nissenblatt fut l’un de ceux qui lui ont dû la vie. Ce garçonnet de sept ans passa plusieurs jours chez Marthe avant leur départ. Elle le conduisit dans une ferme, où il vécut pendant quatre ans. Selon les documents conservés par le Mémorial Juif de Paris (CDJC), Marthe Laborde a mis à l’abri du danger 207 enfants juifs.

    Le 2 avril 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marthe Laborde (Abramowitch), le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 4 mois.