Dossier n°6520 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Marguerite Camplan

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Membre de l’organisation clandestinne communiste Mouvement National contre le racisme

Localisation Ville : Pontoise-les-Noyon (60400)
Département : Oise
Région : Hauts-de-France

L'histoire

Ayant rĂ©ussi Ă  Ă©chapper Ă  la grande rafle du 16 juillet 1942 Ă  Paris, Madame Pomeranc se retrouva Ă  la rue avec ses deux enfants âgĂ©s de onze et douze ans. Pendant de longs mois ils errèrent dans la ville, trouvant des cachettes de fortune. Puis ils rencontrèrent Marguerite Camplan, membre de l’organisation clandestine communiste « Mouvement national contre le racisme ». Marguerite se dĂ©clara prĂŞte Ă  accompagner les enfants auprès d’une famille d’accueil Ă  Pontoise-les-Noyons, dans l’Oise. La famille en question hĂ©bergeait dĂ©jĂ , moyennant une modeste rĂ©munĂ©ration, plusieurs enfants envoyĂ©s par le MNCR. C’est ainsi qu’en juillet 1943, Marguerite Camplan, ayant retirĂ© l’Ă©toile jaune des vĂŞtements de Ginette et Adolphe Pomeranc, se rendit avec eux par les transports en commun jusqu’Ă  la gare. Elle les accompagna jusqu’Ă  Pontoise, malgrĂ© le risque considĂ©rable qu’elle courait. En effet, la police surveillait de très près les activitĂ©s des organisations communistes clandestines comme le MNCR, et lorsqu’elle arrivait Ă  en arrĂŞter des membres, ils Ă©taient vouĂ©s Ă  la dĂ©portation. ArrivĂ©e Ă  destination, Marguerite eut Ă  nĂ©gocier avec Madame Leroux, qui devait hĂ©berger les enfants mais n’avait pas compris qu’il s’agissait de petits Juifs. Elle finit par accepter de les recevoir. Marguerite Camplan expliqua Ă  Adolphe qu’il devrait changer de nom et lui proposa Michel : c’est le nom qu’elle porta sur sa carte d’alimentation. Peu de temps après, Serge Lewkowicz, un garçonnet de quatre ans qui Ă©tait le cousin des Pomeranc, vint se joindre Ă  eux. Les trois enfants vĂ©curent Ă  Pontoise-les-Noyons jusqu’Ă  l’Ă©tĂ© 1945. Marguerite Camplan transfĂ©rait les paiements du MNCR Ă  Madame Leroux. A un moment donnĂ©, elle dut mettre en veilleuse ses activitĂ©s qui avaient Ă©tĂ©. dĂ©couvertes. Ce n’est qu’après la guerre qu’elle rencontra de nouveau les petits Pomeranc. Ils devinrent amis; Adolphe resta toujours Michel pour elle; d’ailleurs l’adolescent ajouta ce nouveau nom Ă  celui qu’il portait prĂ©cĂ©demment.

Le 2 avril 1995, l’Institut Yad Vashem de JĂ©rusalem a dĂ©cernĂ© Ă  Marguerite Camplan le titre de Juste parmi les Nations.

 

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