Dossier n°6556 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcel Abeille

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 28/05/1900
Date de décès : 17/12/1972
Profession : Propriétaire d’un commerce (articles cadeaux: vaisselle, porcelaine..)

Madeleine (Evesque) Abeille

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 18/06/1898
Date de décès : 07/11/1980
Profession : Propriétaire d’un commerce (articles cadeaux: vaisselle, porcelaine..)

Aline (Abeille) Mottin

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 01/04/1927
Date de décès : 20/09/2016
Profession : Lycéenne
    Localisation Ville : Romans-sur-Isère (26100)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Au début de la guerre, la famille May – le couple et leurs trois enfants – se réfugie à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. La ville accueille alors de nombreux déplacés, et la vie de la famille reste relativement paisible. Françoise, leur fille, fréquente le lycée et rejoint, à l’invitation de ses camarades, les activités de la troupe locale des Éclaireuses Unionistes. Mais en septembre 1943, tout change avec l’occupation allemande. Après la capitulation de l’Italie, l’administration italienne jusque-là plutôt tolérante est remplacée par celle des nazis. Très vite, la population perçoit la brutalité de ce basculement : les rafles se multiplient et certains proches de la famille May, restés à Nice, sont arrêtés.

    C’est dans ce contexte qu’Aline Abeille, amie de Françoise, lui propose de venir habiter chez ses parents, Marcel et Madeleine, au 9 Côte des Cordeliers à Romans. Françoise partage alors la petite chambre d’Aline jusqu’à la Libération. L’appartement des Abeille, modeste et situé au troisième étage, compte seulement deux chambres, une cuisine et des sanitaires communs avec les voisins. Malgré ces conditions, Marcel et Madeleine, qui travaillent durement dans leur magasin de porcelaine au rez-de-chaussée, accueillent chaleureusement Françoise et la considèrent comme leur propre fille. Elle continue à aller au lycée comme avant, tandis que la famille Abeille, consciente du danger mortel encouru en hébergeant une jeune juive, ne revient jamais sur sa décision, même lorsque des camarades de Françoise menacent de la dénoncer.

    Les parents de Françoise louent de leur côté une chambre dans une ferme à proximité. Leur fils Étienne (né en 1922) rejoint le maquis Sud-Drôme à Nyons, tandis que Pierre (né en 1925) poursuit ses études à Grenoble jusqu’à la fermeture de son lycée, avant de trouver refuge au Château de Peyrins. À la fin juillet 1944, après l’écrasement tragique du maquis du Vercors, de nombreux enfants juifs quittent Romans et trouvent abri au Château de Peyrins, recueillis par la propriétaire, Madame Chesneau.

    Après la guerre, Françoise conserve des liens très étroits avec ceux qui l’avaient sauvée. Après la disparition de Marcel et Madeleine, elle reste proche de sa « sœur de cœur » Aline.

    Le 2 avril 1995, Yad Vashem – Institut international pour la Mémoire de la Shoah – décerne à Madeleine et Marcel Abeille ainsi qu’à leur fille Aline le titre de Justes parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 3 semaines.