Dossier n°6574 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Elie Larribau

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 31/03/1903
Date de décès : 25/03/1950
Profession : fermier

Lucie (Pedesert) Larribau

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 27/03/1916
Date de décès : 24/03/1983
Profession : fermière
    Localisation Ville : Sainte-Suzanne (64300)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Jean Élie et Lucie Larribau vivaient à Sainte-Suzanne (Pyrénées Atlantiques). Ce couple de fermiers prenait en pension des enfants que leur envoyait les services sociaux. Ils accueillirent ainsi deux fillettes juives : de 1937 à 1938, Pauline Margulès, née en 1927, et en 1940-1941, Florette Seidenberg, née en 1928. En été 1942, les Larribau invitèrent Pauline Margulès à venir passer les grandes vacances chez eux. Accompagnée par une personne non juive, l’adolescente se rendit à Orthez, en zone occupée, non loin de Sainte-Suzanne et tout près de la ligne de démarcation. Pour atteindre le village, il fallait traverser le Gave de Pau. Les Larribau envoyèrent un passeur avec une barque pour la ramener à la nuit tombée. Cet été là, la mère de Florette fut arrêtée et déportée. Elle, elle avait pu s’enfuir et était arrivée à Pau, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Sainte Suzanne. Le rabbin de la communauté de Pau la plaça dans une famille juive. Ne se sentant pas à l’aise, elle écrivit aux Larribau qui lui offrirent immédiatement l’hospitalité. Les deux jeunes juives vécurent chez Jean-Elie et Lucie pendant deux ans, jusqu’à la Libération. Les fermiers les traitèrent avec chaleur et compassion, refusant tout paiement. Ils donnèrent même un peu d’argent de poche à Florette pour que, le jour venu, elle puisse prendre le train pour rentrer à Paris. Au début de l’année 1943, les conditions de vie à Paris étant devenues intenables, les parents de Pauline vinrent eux aussi se réfugier à Sainte-Suzanne. Les Larribau, bravant le danger, s’employèrent à leur trouver une cachette. Pendant toute l’Occupation, les habitants du village savaient tous que les fermiers hébergeaient deux jeunes juives. Mais heureusement personne ne les dénonça.

    Le 29 mai 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean Elie et Lucie Larribau le titre de Juste parmi les Nations.