Les Justes
Jean-Elie Larribau
Année de nomination : 1995Date de naissance : 31/03/1903
Date de décès : 25/03/1950
Profession : fermier
Lucie (Pedesert) Larribau
Année de nomination : 1995Date de naissance : 27/03/1916
Date de décès : 24/03/1983
Profession : fermière
Département : Pyrénées-Atlantiques
Région : Nouvelle-Aquitaine
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
Jean Élie et Lucie Larribau vivaient à Sainte-Suzanne (Pyrénées Atlantiques). Ce couple de fermiers prenait en pension des enfants que leur envoyait les services sociaux. Ils accueillirent ainsi deux fillettes juives : de 1937 à 1938, Pauline Margulès, née en 1927, et en 1940-1941, Florette Seidenberg, née en 1928. En été 1942, les Larribau invitèrent Pauline Margulès à venir passer les grandes vacances chez eux. Accompagnée par une personne non juive, l’adolescente se rendit à Orthez, en zone occupée, non loin de Sainte-Suzanne et tout près de la ligne de démarcation. Pour atteindre le village, il fallait traverser le Gave de Pau. Les Larribau envoyèrent un passeur avec une barque pour la ramener à la nuit tombée. Cet été là, la mère de Florette fut arrêtée et déportée. Elle, elle avait pu s’enfuir et était arrivée à Pau, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Sainte Suzanne. Le rabbin de la communauté de Pau la plaça dans une famille juive. Ne se sentant pas à l’aise, elle écrivit aux Larribau qui lui offrirent immédiatement l’hospitalité. Les deux jeunes juives vécurent chez Jean-Elie et Lucie pendant deux ans, jusqu’à la Libération. Les fermiers les traitèrent avec chaleur et compassion, refusant tout paiement. Ils donnèrent même un peu d’argent de poche à Florette pour que, le jour venu, elle puisse prendre le train pour rentrer à Paris. Au début de l’année 1943, les conditions de vie à Paris étant devenues intenables, les parents de Pauline vinrent eux aussi se réfugier à Sainte-Suzanne. Les Larribau, bravant le danger, s’employèrent à leur trouver une cachette. Pendant toute l’Occupation, les habitants du village savaient tous que les fermiers hébergeaient deux jeunes juives. Mais heureusement personne ne les dénonça.
Le 29 mai 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean Elie et Lucie Larribau le titre de Juste parmi les Nations.