Dossier n°6754 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Josephine Bertrand

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Femme au foyer

Raymond Bertrand

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : cadre dans une société pétrolière
    Localisation Ville : Marseille (13000)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    Au début de la guerre, la famille Bertrand habitait rue Florac à Marseille. Raymond était cadre dans une société pétrolière, sa femme était au foyer. Le couple était protestant. Israël Salzer, Grand-rabbin de la ville depuis 1928, vivait dans le même immeuble avec sa femme et ses deux filles. Raymond Bertrand avait offert son aide au rabbin, avant même l’entrée des Allemands en zone sud en novembre 1942. Avec l’arrivée des Allemands à Marseille, la situation des Juifs devint encore plus périlleuse. Dans un premier temps, les Bertrand acceptèrent d’entreposer chez eux la bibliothèque du rabbin, ainsi que 28 cartons d’objets du culte retirés de la synagogue par crainte de vandalisme. Ensuite, devant la montée du danger, ils décidèrent d’agir et de trouver une cachette sûre pour les deux filles du rabbin, âgées de cinq et huit ans, et pour les trois enfants de la famille Hirschler, âgés de quatre à neuf ans. Grand rabbin de Strasbourg, René Hirschler avait été évacué de la ville avec sa famille et était venu à Marseille où il dirigeait l’Aumônerie des camps, qui venait en aide aux internés. Bertrand accompagna lui même les cinq enfants à l’endroit qu’il avait choisi, un établissement de Combloux en Haute-Savoie. Pour assurer leur sécurité, les petits réfugiés n’avaient en principe aucun contact direct avec leurs parents; les Bertrand faisaient office de boîte aux lettres. Toutefois en décembre 1943 le rabbin Hirschler et sa femme allèrent voir leurs enfants à Combloux. Ils furent arrêtés quelques heures après leur retour à Marseille. Madame Hirschler avait encore dans son sac les photos des enfants, y compris celles des petites Salzer qu’elle comptait remettre aux parents pour les rassurer. Il devint donc indispensable de retirer immédiatement les enfants de l’orphelinat pour éviter leur arrestation. Raymond Bertrand partit sans délai pour la Haute-Savoie; il remit les enfants Hirschler à des membres de leur famille, ramenant les fillettes chez lui. Sa femme s’en occupa jusqu’à ce qu’il ait trouvé une nouvelle cachette pour elles et pour leur mère à Dunières, petite localité près de Chambon-sur-Lignon. Le rabbin Salzer, qui s’était rasé la barbe pour éviter d’être reconnu, réussit à quitter Marseille sous une fausse identité. A la Libération, les Bertrand lui rendirent tous les objets de valeur cachés chez eux. Les deux familles restèrent amies.

    Le 20 août 1995, Yad Vashem a décerné à Raymond et Joséphine Bertrand le titre de Juste des Nations. 

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