Dossier n°6793 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Edouard Marsat

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Président Directeur Général des Societés Longatte & Ateliers de Montreuil (métallurgie et fabrication de gazomètres)
    Localisation Ville : Paris (75018)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    En 1938, Sarah-Suzanne Goldberg fut embauchée comme secrétaire de direction par une grande entreprise métallurgique parisienne. Le directeur, Édouard Marsat, était également président d’honneur de la société Gaz de France. Lorsque, en juin 1942, les autorités d’occupation firent obligation à tous les Juifs âgés de plus de six ans résidant en zone occupée de porter l’étoile jaune, la jeune femme se présenta au travail avec cette étoile. Elle vivait alors avec sa mère, sa sœur Marie, une autre sœur mariée et sa nièce Suzanne Gryntuch, qui avait 11 ans. Édouard Marsat lui promit de faire son possible pour l’aider. Dans un premier temps, il lui remit deux cartes d’identité – une pour elle et une pour sa sœur Marie – afin de leur permettre de franchir la ligne de démarcation. Il leur donna aussi un peu d’argent. Puis, il alla leur rendre visite dans le sud de la France pour leur transmettre des nouvelles de leur famille restée à Paris. Pourtant sa propre famille s’opposait à ses activités d’assistance aux Juifs, qu’elle rendait responsables de la défaite de la France. N’écoutant que sa conscience, Édouard continua à aider les Goldberg. En décembre 1942, Sarah-Suzanne et Marie décidèrent d’aller voir leur mère à Paris. Arrêtées en route, elles furent internées à Drancy. Pendant plusieurs mois, Édouard Marsat fit appel, en vain, à de nombreuses relations pour tenter de les faire remettre en liberté; il leur envoyait également des colis de ravitaillement où il dissimulait des messages. En juillet 1943, elles furent déportées. Avant leur départ, elles lui avaient demandé de veiller sur leur mère, leur sœur et leur nièce. Il trouva une cachette sûre pour Mme Goldberg et sa fille et s’en occupa personnellement jusqu’à la Libération. Il plaça la petite Suzanne Gryntuch dans un couvent. Après la guerre, il continua de protéger les trois femmes qu’il avait sauvées. Il allait les voir tous les samedis après-midi, leur apportant des journaux et des cadeaux et s’informant des progrès de Suzanne à l’école. Lorsqu’elle eut terminé ses études, il lui trouva un bon emploi.

    Le 13 septembre 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Édouard Marsat, le titre de Juste parmi les Nations. 

     




    Mis à jour il y a 10 mois.