Dossier n°6803 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Fernande (Lassiat) Augeard

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 14/01/1900
Date de décès : 11/04/1981
Profession : Agricultrice

Jean Augeard

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 17/08/1923
Date de décès : 20/07/2016
Profession : Etudiant

Marcel Augeard

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 04/02/1893
Date de décès : 09/04/1966
Profession : Agriculteur
    Localisation Ville : Allériot (71380)
    Département : Saône-et-Loire
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Née en Pologne en 1918, Ruth Ways étudiait la médecine à Nancy (Meurthe et Moselle). Au début du mois de juillet 1942 elle venait de passer avec succès ses examens de quatrième année. Le 19 juillet, trois jours après la grande rafle des Juifs à Paris, les Allemands s’apprétaient à déclencher une opération identique à Nancy. Comme la plupart des Juifs étrangers habitant cette ville, Ruth Ways eut la vie sauve grâce à Edouard Vigneron (q.v), directeur du Bureau des étrangers des services de police de Nancy, et à Pierre Marie (q.v) son assistant. Ruth réussit à passer en zone non occupée avec de faux papiers, mais elle fut arrêtée un peu plus tard et placée en résidence forcée chez un fermier de Thuray, un village situé dans l’est du département de Saône-et-Loire. Elle y connut des jours difficiles – nourriture insuffisante, dur labeur physique auquel elle n’était pas habituée, attitude hostile des fermiers. Dans sa détresse, elle se tourna vers un ami français de Nancy; ce dernier contacta les Augeard, des gens qu’il connaissait à Montagny, village situé à une quinzaine de kilomètres de Thuray. Les Augeard envoyèrent leur fils Jean, alors âgé de 21 ans, voir comment aider la jeune femme. Choqué par les conditions dans lesquelles elle vivait, Jean proposa à ses parents de l’accueillir chez eux. Ils acceptèrent volontiers et malgré le grand risque qu’ils couraient en cachant Ruth Ways – qu’ils présentaient à leurs voisins comme une parente- ils la traitèrent avec chaleur et affection et ne réclamèrent jamais la moindre contrepartie. Ruth resta chez eux jusqu’à la Libération, soit pendant deux ans environ. Après la guerre elle continua à considérer les Augeard comme des membres de sa famille et garda le contact avec Jean après la mort de ses parents.

    Le 10 septembre 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marcel et Fernande Augeard et à leur fils Jean, le titre de Justes parmi les Nations. 

    Article de presse de 1996
    Article de presse du 26/03/1996
    Invitation cérémonie



    Mis à jour il y a 4 mois.