Dossier n°6821 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Andréa Genthon Ferlin

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 13/05/1913
Date de décès : //
Profession : Boulangère

Marius Genthon

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 02/01/1914
Date de décès : //
Profession : Boulanger
    Localisation Ville : Romans-sur-Isère (26100)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille Edelman vivait au Luxembourg. En novembre 1940, le père, la mère et leurs trois enfants en furent expulsés, comme d’autres familles juives. Cherchant à gagner le Portugal, qui était neutre, ils se heurtèrent à d’innombrables difficultés et furent successivement internés dans divers camps en France. En octobre 1942, la famille Edelman était dispersée. Le père avait réussi à s’enfuir d’un camp de travail et à gagner la Suisse. La mère se trouvait à Marseille avec sa fille Tony, 14 ans, et son fils Armand, 13 ans. Quant à la benjamine, prise en charge par l’OSE, elle avait été placée dans un village de Haute-Savoie. Madame Edelman tenta de rejoindre son mari, mais fut arrêtée par un gendarme français alors qu’elle essayait de passer la frontière suisse avec les deux enfants. Tous trois furent internés au camp de Rivesaltes. Grâce à l’intervention de l’OSE, les enfants furent remis en liberté et placés dans un orphelinat catholique. Par la suite, la Croix-Rouge réussit à en faire sortir Tony, qu’elle confia à Marius et Andréa Genthon, boulangers à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. La fillette reçut de faux-papiers au nom d’Antoinette Edel. Les documents étaient censés avoir été émis par par la municipalité de Durban dans l’Aude. Comme la mairie avait été détruite par un incendie, il était impossible d’en vérifier l’authenticité. Tony-Antoinette vécut ainsi chez les Genthon jusqu’à la Libération. A son arrivée dans cette famille, l’adolescente, anxieuse et préoccupée, n’osait pas dire qu’elle était juive. Elle découvrit avec étonnement que Marius et Andréa Genthon étaient parfaitement au courant de ses origines. Il l’avaient accueillie chaleureusement et la traitaient comme leur propre fille. Elle n’eut jamais à souffrir de la faim ou du froid. En outre Andréa Genthon envoyait chaque mois des colis de ravitaillement à la maman de Tony, qui avait été transférée au camp de Gurs. Chaque fois que des soldats allemands entraient dans la boulangerie, Tony se cachait. Elle redoublait de prudence lorsque c’était des miliciens français, plus dangereux encore. Le boulanger et sa femme couraient d’énormes risques en cachant cette jeune juive. Ce qui n’empêcha pas Andréa de dire à l’adolescente que s’il arrivait malheur à ses parents, elle deviendrait « sa fille pour toujours ». Heureusement, les Edelman survécurent et la famille se retrouva unie après la guerre. Plus tard, Tony épousa un Juif rescapé de Buchenwald et en 1954, émigra au Canada. Quarante-six ans après son départ de chez les Genthon, elle renoua le contact.

    Le 18 octobre 1995, Yad Vashem a décerné à Marius et Andréa Genthon le titre de Juste parmi les Nations.

     

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