Dossier n°6876 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

François Emmanuelli

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 23/05/1910
Date de décès : 10/05/1979
Profession : Médecin

Yvonne Constance (Tomasini) Emmanuelli

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 19/04/1908
Date de décès : 26/07/2008
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Saint-Maur-des-Fossés (94210)
    Département : Val-de-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Le 11 juin 1942, le docteur François Emmanuelli est nommé par le Conseil de l’Ordre des Médecins, pour remplacer le docteur Adolphe Korb, de confession juive qui ne pouvant plus exercer son métier en raison de la législation anti-juive de Vichy, avait fui en zone libre. Son cabinet est situé à La Varenne-St. Hilaire en région parisienne.

    Le docteur Emmanuelli reprend donc toute la clientèle du docteur Korb dont la pension de famille tenue par le couple Zysman , qui accueille de nombreux enfants dont les parents ont été déportés et plusieurs adultes, dont Tauba Bebelski, la cuisinière, et ses deux enfants âgés 12 et 13 ans. Il s’efforce avec l’aide de personnes sûres de placer ces enfants dans des cachettes. Il prend en charge tout ce monde gratuitement et avec le plus grand dévouement sous le contrôle de l’UGIF jusqu’à la déportation de l’ensemble des enfants et du personnel se trouvant encore au pensionnat au moment de la dernière rafle de juillet 44.

    Lorsque les Zysman sont arrêtés lors de la grande rafle du 16 juillet 1942, Tauba Bebelski comprend qu’elle doit s’enfuir. François Emmanuelli lui propose alors de venir se cacher chez lui, et Tauba va vivre dans la clandestinité chez François et Yvonne Emmanuelli, jusqu’à la Libération soit pendant plus de deux ans.

    Les enfants de François Emmanuelli, âgés de deux à sept ans, savent qu’il ne faut surtout pas mentionner la présence de la jeune femme.

    Des agents de la Gestapo se présentent après une dénonciation au domicile du médecin. Ils avaient été alertés qu’il cachait des juifs. Il a tout juste le temps de faire descendre la fugitive au rez-de-chaussée où elle se dissimule dans le fournil du boulanger. Quand Mme. Zysman, internée à Drancy, a été remise en liberté parce qu’elle était gravement malade, le docteur Emmanuelli va la soigner avec dévouement sans jamais demander de paiement.

    Pour ce médecin humaniste, toute vie en danger devait être sauvée quelques soient les risques encourus.

    Le 2 novembre 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à François et Yvonne Emmanuelli le titre de Juste parmi les Nations.