Dossier n°6889 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Madeleine Drouet

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice

René Drouet

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 28/02/1923
Date de décès : //
Profession : Agriculteur
    Localisation Ville : Méréville (91660)
    Département : Essonne
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Les Gelbart, des Juifs polonais arrivés en France en 1929, habitaient Paris avec leur fils et leurs deux filles. M. Gelbart, qui était tailleur, allait s’approvisionner en légumes à la ferme de Madeleine et René Drouet à Montreau dans les environs de Paris. En 1941, Salomon Gelbart, qui avait alors dix-sept ans, alla vivre à la ferme, effectuant divers travaux en échange de son entretien. Sa mère et ses deux soeurs furent arrêtées dans la grande rafle du 16 juillet 1942 à Paris. Son père, qui n’était pas à la maison, échappa ce jour-là à l’arrestation. L’une des soeurs, Marcelle, âgée de onze ans, réussit à s’enfuir et à le rejoindre. M. Gelbart demanda aux Drouet d’accueillir également la petite. Marcelle vécut ainsi chez eux, avec son frère, pendant plus d’un an. Ils étaient traités comme s’ils faisaient partie de la famille; Marcelle allait à l’école avec les deux enfants Drouet. En décembre 1943, à la suite d’une dénonciation anonyme, la Gestapo fit irruption à la ferme. Heureusement, Salomon n’était pas là; les Drouet réussirent à transférer Marcelle chez une autre famille du village. Face aux agents de la Gestapo, Madeleine nia avec véhémence qu’elle cachait des Juifs. Voyant ce qui se passait, des voisins prévinrent René de ne pas rentrer chez lui. Marcelle demeura un mois chez les villageois qui lui avaient donné asile avant de rentrer à la ferme des Drouet, dont elle ne sortit plus jusqu’à la Libération. Son frère Salomon trouva refuge dans la région et René Drouet alla lui porter ses vêtements et ses affaires. Le père de Marcelle et de Salomon fut arrêté mais survécut à Auschwitz et revint à Montreau à l’été 1945 chercher ses enfants. La famille Gelbart resta en contact après la guerre avec ceux qui avaient sauvé deux de ses enfants.

    Le 12 novembre 1995, Yad Vashem a décerné à René et Madeleine Drouet le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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