Dossier n°6960 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph-Auguste Arribat

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 17/12/1879
Date de décès : 19/03/0963
Profession : Père salésien, dirigeant de l’école Saint-Pierre
    Localisation Ville : Villemur-sur-Tarn (31340)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Père Joseph Auguste ARRIBAT

    Le père Arribat, de l’ordre salésien, dirigeait l’Ecole Saint Pierre, un pensionnat pour garçons qu’il avait fondé, à Villemur-sur-Tarn dans le département de Haute-Garonne. En juin 1942, lorsque le port de l’étoile jaune fut imposé aux.Juifs en zone nord, la famille Doukan, qui vivait à Paris, s’enfuit vers le sud avec ses deux enfants. Après plusieurs mois d’errance, ils arrivèrent dans la ville du père Arribat en novembre 1942. Après la guerre, Pierre Doukan raconta comment son frère Georges avait été admis comme externe à St.Pierre dès leur arrivée à Villemur-sur-Tarn; plusieurs mois plus tard son cousin, Jacques Netter, ainsi que Paul Futter, un autre juif, y furent admis au pensionnat comme internes. La présence de ces garçons juifs était tenue secrète, car des troupes SS circulaient dans la région où elles se trouvaient en butte aux actions de la Résistance. Les jeunes juifs n’avaient pas le droit de quitter l’enceinte de l’école. Pour la protection des parents et celle des autres familles juives, le père Arribat leur avait trouvé une cachette : une ferme isolée où ils pouvaient vivre ensemble dans une sécurité relative. Lorsque la division allemande « Das Reich » arriva, après son retrait du front russe, les soldats voulurent réquisitionner l’école. Le père Arribat se battit pour que les cours puissent continuer, acceptant d’abandonner les meilleures parties du bâtiment et se contentant des communs. Ce n’est que grâce à sa sagacité et à son dévouement que l’école continua à fonctionner. Il se sentait responsable personnellement des adolescents juifs. Un jour, Paul Futter, au mépris des règles établies par son bienfaiteur, quitta l’établissement pour aller voir ses parents qui vivaient non loin de là. Il trouva sur son chemin des soldats allemands à la recherche de son père. Les soldats l’arrêtèrent, pour le forcer à les conduire au lieu de travail de son père. Quelques jours plus tard, le corps mutilé de l’adolescent juif fut retrouvé à peu de distance de la ville. Apprenant la nouvelle, sa pauvre mère perdit la raison. Un monument fut élevé après la guerre sur le site du meurtre pour commémorer la mort tragique du jeune Paul Futter.

    Le 22 janvier 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, au Père Joseph Auguste Arribat, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    Directeur de l’école Saint-Pierre, un pensionnat salésien pour garçons situé à Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, le père Arribat n’hésita pas à recueillir six adolescents juifs réfugiés dans sa localité dès la fin 1942. Les parents des garçons et d’autres familles juives furent hébergés, quant à eux, dans une ferme isolée appartenant à l’école. 
    Quand la Division Das Reich réquisitionna l’école en avril 1944 pour en faire son PC et sa caserne, le père parlementa fermement avec les SS pour que l’école continue. Impressionnés par son sens du devoir, les Allemands lui affectèrent quelques dépendances qu’il aménagea tant bien que mal en salle de classe avec ses élèves. 
    Les risques s’aggravant, le père Arribat profita des vacances scolaires pour offrir l’hébergement gratuit à la famille Doukan, composée de sept personnes dans l’internat du collège, situé à 2 ou 3 kilomètres de là, ce qui leur évita tout contact avec le village et les combats entre Allemands et maquisards. Les Doukan regagnèrent le village à la mi-août 1944 et eurent la vie sauve.

     




    Mis à jour il y a 3 mois.