Dossier n°6965 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Marie-Louise Fourquemin

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Tôtes (76890)
    Département : Seine-Maritime
    Région : Normandie

    L'histoire

    Shalom Zisser, jeune juif belge de dix-neuf ans, s’enfuit de son pays en 1942 avec trois camarades non-juifs. Ses parents venaient d’être arrêtés et internés au camp de Malines, et lui-même avait reçu l’ordre de partir pour le travail obligatoire. Les fugitifs, aidés par le mouvement clandestin belge A.S, comptaient gagner le port de Dieppe et s’embarquer pour l’Angleterre. Malheureusement pour eux, leur arrivée coïncida avec la tentative anglo-canadienne de débarquement dans cette ville. Ils durent donc reprendre la route et aboutirent finalement à Totes, en Seine Maritime. Le curé du village, l’abbé Collignon, leur trouva à tous des cachettes. Shalom Zisser fut logé chez Marie-Louise Fourquemin. Pour pouvoir payer son entretien, le jeune homme effectua de petits travaux dans le village. Quelques semaines plus tard, Marie-Louise Fourquemin lui demanda pourquoi il ne cherchait pas à contacter sa famille en Belgique et pourquoi il s’était enfui de son pays. Il expliqua qu’il était juif et que ses parents étaient internés au camp de Malines. Surprise – car seul le curé connaissait la véritable identité de Shalom Zisser, qui se faisait appeler dans le village Paul Manoit, Marie-Louise Fourquemin insista néanmoins pour le garder chez elle. Malgré le grand risque qu’elle courait ainsi et qu’elle faisait courir à sa famille, elle l’hébergea pendant deux ans, sans chercher la moindre rémunération. Lorsque Bruxelles fut libérée en septembre 1944, le jeune homme rentra chez lui pour découvrir que toute sa famille avait péri, à l’exception de sa soeur et de son frère, qui, déporté à Auschwitz, en était revenu l’ombre de lui-même. Il fit voeu de partir pour Israël et de ne jamais revenir en Europe. Pendant cinquante ans il demeura fidèle à son serment. Ce fut son fils qui le convainquit de revenir sur sa décision. Il retourna en France chercher les membres de la famille Fourquemin avec lesquels il avait passé deux ans de sa vie. Il retrouva le frère de Marie-Louise et sa fille, qui vivaient à Rouen, et leur rendit visite.

    Le 17 mars 1996, ll’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise Fourquemin le titre de Juste parmi les Nations. 

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