Dossier n°7001 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Henri Wronski

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : 01/01/2006
Profession : Musicologue
    Localisation Ville : Ostrowiec ()
    Département :
    Région :

    L'histoire

    La famille Goldman, les parents et cinq enfants, vivaient durant la guerre à Ostrowiec en Pologne. Les parents tenaient un magasin de vêtements. Léo Spellmann, âgé de 27 ans, vivait également dans la même ville. Après l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, les familles juives d’Ostrowiec vivaient dans un grand dénuement dans le ghetto en subissant les répressions allemandes, témoins de fusillades et de pendaisons journalières. Le père de Léo Spellmann était professeur de musique et fit la connaissance d’un Polonais catholique, Henri Wronski, célibataire, âgé d’une vingtaine d’années.

    Henri Wronski, sans aucune hésitation, alors que les risques étaient énormes, cacha dans un magasin inoccupé pendant deux mois, Léo Spellman, sa famille, ainsi que les Goldman qu’il connaissait pour avoir été client de leur magasin de vêtements. Tous, ainsi cachés, ne pouvaient ni éternuer, ni tousser, ni bouger, ni cuisiner, à cause de la fumée qui aurait pu s’échapper de l’unique fenêtre et qui les aurait fait remarquer et mis en danger. Henri Wronski se mit en danger pour toute cette famille et achetait en cachette de la nourriture et toutes les choses nécessaires et indispensables à leur survie.

    Quand le ghetto fut liquidé en 1942 et que le magasin où tous étaient cachés fut réquisitionné, Henri Wronski trouva pour ses protégés un deux-pièces où ils s’entassèrent. Il continuait à les nourrir et à les soutenir. Henri risquait sa vie à chaque instant. Cela dura de longs mois. A la vue du spectacle horrible perpétré contre les Juifs, Henri Wronski se dévoua complètement pour sauver le maximum d’entre eux, mettant non seulement sa vie en danger, mais aussi celle de toute sa famille.

    Enfin, les Russes arrivèrent. Ce fut la Libération de la Pologne et la débâcle des Allemands. Les familles Goldman et Spellmann sauvées grâce à Henri Wronski s’expatrièrent au Canada où ils fondèrent une famille.

    En 1948, Henri Wronski quitta lui aussi la Pologne, arriva en France et s’installa à Paris. Il y fit ses études, passa son doctorat, se maria et eut un fils. Il fit une brillante carrière comme Directeur de recherches au CNRS et fut Professeur à la Polish University de Londres. Il restait toujours en contact avec ses protégés et leur rendit visite avec son épouse au Canada en 1994. Après quarante cinq ans, il se rendit en Pologne où il fit un pèlerinage plein de nostalgie et de souvenirs qu’il fit partager dans une lettre très émouvante à ses amis au Canada.

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