Dossier n°7017 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Marie-Louise (Molliere) Martin

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 27/02/1892
Date de décès : //
Profession : Agricultrice

Marie (Martin) Pontonnier

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (38590)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Quand la guerre éclata, Marie-Louise Martin, qui était veuve, habitait avec ses trois filles, toutes adultes, à Saint-Etienne-de-Saint-Geoir (Isère). Les habitants de ce village se divisaient entre partisans et opposants du régime de Vichy et de l’Occupation. La famille Kokh s’était enfuie de Neuilly-sur-Seine avec son petit garçon de cinq ans, Lucien, après l’arrestation des grands-parents de l’enfant lors de la grande rafle de juillet 1942. Arrivés en zone sud, les Kokh errèrent d’un endroit à l’autre avant d’arriver en 1943 à Cour, localité située non loin de Saint-Etienne-de-Saint-Geoir. Se présentant sous le nom de M. et Mme Hiver, ils trouvèrent un logement et un emploi chez des paysans. Un peu plus tard, ils s’installèrent chez les Martin, qui mirent à leur disposition deux pièces et une petite cuisine. Ils y demeurèrent environ un an, participant à la cueillette des noix, effectuant des travaux de couture et aidant comme ils le pouvaient pour payer leur écot. Marie-Louise Martin, dont les trois frères ne cachaient pas leur sympathie pour les Allemands, savait que ses locataires étaient juifs. Elle accepta pourtant de leur donner asile et de les protéger. Dans son témoignage après la guerre, Lucien Kokh raconte avoir vu une ferme incendiée par les Allemands parce que des Juifs ou des résistants y avaient été cachés. Madame Martin avait alors manifesté son inquiétude, mais le père de Lucien avait fait appel à sa conscience. Catholique pratiquante, la veuve s’était laissée convaincre de continuer à héberger les fugitifs. C’était une décision d’autant plus courageuse que plusieurs habitants du village étaient au courant, et notamment le tenancier du bistrot situé de l’autre côté de la rue. L’établissement était fréquenté par des soldats allemands, et le cafetier proclamait parfois que tout le village risquait d’être détruit à cause des Juifs qui habitaient chez les Martin. Les Allemands étaient nombreux dans la région du fait de la présence d’un réseau actif de résistance. Tout résistant capturé était exécuté sommairement. Le petit Lucien, que tout le monde appelait Loulou, se souvient avoir été traité avec affection et chaleur par les trois demoiselles Martin et notamment Marie-Joseph (« Mijo »). Lorsque quatre parents de la famille Kokh, les Otchakovsky, vinrent frapper à la porte de la veuve, celle-ci les accueillit et leur trouva un asile. C’était pourtant l’époque la plus dangereuse, et tous les réfugiés durent aller passer plusieurs nuits dans la forêt pour échapper aux Allemands qui patrouillaient le village. Après la guerre, les filles de Mme Martin restèrent liées avec les deux familles qu’elles avaient sauvées.

    Le 23 juin 1996, Yad Vashem a décerné à Marie-Louise Martin et à sa fille Marie Pontonnier, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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