Dossier n°702 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Marquillie

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 24/06/1895
Date de décès : 12/02/1963
Profession : Ouvrier aux Chemins de fer

Pauline Marquillie Lamarche

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 15/08/1897
Date de décès : 12/01/1963
Profession : Mère de 1 enfant
    Localisation Ville : Lomme (59160)
    Département : Nord
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    En 1939, Pauline et Emile Marquillie vivaient à Lomme, près de Lille (Nord) avec leur petit garçon de dix ans. Emile, qui avait été blessé lors de la Grande guerre, était employé des chemins de fer. Lorsque les Allemands occupèrent le nord de la France, il décida de se battre pour libérer sa patrie et rallia la Résistance. Il recevait et transmettait des informations de Londres et cachait sous son toit des fugitifs, parfois juifs. Il avait pris contact avec Gabrielle Lavoine, une assistante sociale qui était la déléguée à Lomme du syndicat des employés des chemins de fer, pour lui offrir son aide. En effet la jeune femme, résistante elle aussi, avait besoin de cachettes pour des résistants et des déserteurs recherchés par les autorités. En automne 1942, Mme Grosskopf, une juive allemande, demanda à l’assistante sociale de l’aider à trouver asile pour elle même et ses trois enfants, qui avaient réussi par miracle à échapper à la grande rafle des Juifs de Lille le 11 septembre 1942. M. Grosskopf s’était enfui dans le sud de la France où il comptait trouver un refuge pour sa famille. Gabrielle Lavoine l’envoya chez les Marquillie. Ces derniers acceptèrent sans hésiter de les héberger. Les Grosskopf vécurent environ une année chez eux, sans que jamais Emile leur demande quoi que ce soit. Vers le milieu de 1943, M. Grosskopf réussit à faire passer toute sa famille en Suisse. Les Marquillie hébergèrent d’autres Juifs qui leur avaient été envoyés par Gabrielle Lavoine, et notamment M. et Mme Sherman et les deux neveux de cette dernière, André Epstein et Simon Rosenpick, dont les parents avaient été arrêtés et déportés. Ils arivèrent chez les Marquillie en juillet 1943. Le petit Simon Rosenpik avait alors huit ans. Toute sa famille ayant péri en déportation, il se retrouva seul à la Libération. Pauline Marquillie, devenue veuve, l’adopta et l’éleva avec son propre fils, Pierre, qui avait le même âge. Emile et Pauline sauvèrent aussi la famille du tailleur Rochman, qui avait fui Paris à l’été 1942 pour se réfugier à Lille. Au début de l’année 1943, Emile vint lui porter un complet à raccommoder. Il trouva le tailleur et sa famille dans une mansarde sous les toits. Le couple et leurs trois enfants vivaient dans le dénuement le plus complet. Grâce à ses contacts dans la police, M. Marquillie leur procura immédiatement des cartes d’alimentation. Lorsque Pauline Marquillie, devenue veuve, se rendit à Jérusalem, à l’invitation de Yad Vashem, pour planter un arbre, ce fut au tour du vieux tailleur, établi en Israël avec sa famille, de lui offrir l’hospitalité.

    Le 7 septembre 1971, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Pauline et Emile Marquillie, le titre de Juste parmi les Nations.

     

     




    Mis à jour il y a 2 mois.