Dossier n°7045 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Mauricette Beaucaillou Garras

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 10/10/1920
Date de décès : 10/01/2013
Profession : Femme de ménage

René Beaucaillou

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 11/12/1920
Date de décès : //
Profession : Mécanicien, ouvrier garagiste
    Localisation Ville : Hure (33190)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Mauricette Beaucaillou travaillait comme femme de ménage chez ses voisins dans son village natal de Hure, dans la Gironde. René, son mari, était mécanicien dans un garage des environs. Au début de 1944, les Beaucaillou acceptèrent d’abriter chez eux une fillette juive de deux ans et demi, la petite Clairette Torrès. Ses parents s’étaient enfuis de La Réole et étaient venus habiter Casseuil, village voisin de Hure, où ils travaillaient dans un vignoble. Les arrestations de Juifs se multipliant dans la région, les parents, sachant qu’ils devraient peut-être s’enfuir précipitamment, se préoccupaient du sort de la petite. Ils la laissaient régulièrement chez un voisin, un négociant en vins nommé Reynaud, par l’intermédiaire duquel ils firent connaissance de René et Mauricette Beaucaillou. Ces derniers accueillirent la petite fille juive à bras ouverts; Clairette les appelait Tatie et Tonton. Les Torrès versaient aux Beaucaillou une modeste somme pour l’entretien de l’enfant. Ces derniers la présentaient partout comme la fille d’amis de Bordeaux qui n’arrivaient pas à s’en occuper. Les temps étaient difficiles. Les Juifs de La Réole étaient vicitimes de dénonciations; les soldats allemands patrouillaient dans la région et certains d’entre eux avaient réquisitionné un café situé à une centaine de mètres de l’appartement des Beaucaillou. Clairette resta chez « Tatie et Tonton » jusqu’à la libération de Bordeaux. Après la guerre, les familles restèrent amies de longues années durant.

    Le 12 mars 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Mauricette et René Beaucaillou le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Au début de l’année 44, Marcel Torres, sa femme Eugénie et leur petite fille Clairette, âgée de 2 ans et demi habitaient Bordeaux. Ils partent se réfugier en zone libre, à La Réole. Rapidement La Réole devient zone occupée. M. & Mme Torres souhaitent mettre leur petite fille à l’abri au cas où ils seraient obligés de fuir très vite. Par une relation, ils sont mis en contact avec quelqu’un qui a un poste important à l’Assistance Publique. C’est un jeune couple sans enfants, très modeste, qui accepte de garder la petite fille juive en promettant de garder secrète son origine. Clairette restera chez les Beaucaillou jusqu’en novembre 44. Elle y fut aimée et choyée et conserva des liens constants avec eux.

    Documents annexes

    Article de presse du 23/09/1997Article de presse du 23/09/1997

     




    Mis à jour il y a 12 mois.