Dossier n°7074 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Bernard Charrault

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 07/03/1912
Date de décès : 09/01/1997
Profession : Chauffeur livreur de vin

Raymonde (Fameau) Charrault

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 19/10/1912
Date de décès : //
Profession : femme au foyer, mère de 3 enfants
    Localisation Ville : Montrichard (41400)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Bernard et Raymonde Charrault vivaient à Montrichard, dans le Loir-et-Cher, avec leurs trois enfants. Bernard livrait du vin à Paris avec son camion. En mai 1942, un ami commun qui travaillait dans la bijouterie lui fit connaître la famille Segal. Leurs fils, Marcel et David Segal, âgés de 16 et 19 ans travaillaient dans une usine d’assemblage d’avions, dans les environs de Paris. Ce mois là, ils furent convoqués au commissariat. Sachant que c’était le prélude à l’arrestation et à la déportation à Drancy, ils décidèrent de prendre la fuite. Raymond Charrault accepta de les conduire jusqu’à Montrichard, ville où coule le Cher qui marquait la ligne de démarcation entre la zone occupée et la zone libre. Il avait l’intention de leur trouver un passeur pour qu’ils puissent prendre le chemin de Tarbes dans les Pyrénées. Arrivé à Montrichard, il apprit par des amis que la garde sur la rivière avait été renforcée et que tenter de la traverser serait risquer sa vie. Il conduisit alors les deux adolescents chez lui, dans son petit appartement de deux pièces, chargeant sa jeune épouse de s’en occuper. Les deux garçons se cachaient dans une meule de foin dans la cour pendant la journée, et le soir ils rentraient dormir dans la cuisine. Il fallait chaque jour deux fois plus de nourriture que d’ordinaire, chose difficile à se procurer à l’époque. Aussi Raymonde allait-elle,  àbicyclette, se ravitailler chez des parents dans un village voisin. Deux semaines plus tard, Bernard Charrault tint sa promesse et fit passer la rivière aux jeunes juifs, sur une péniche qui transportait du sable. Ensuite ils poursuivirent sans encombre leur route vers Tarbes. Quelques jours après, utilisant la même méthode, Bernard alla chercher le père des garçons, puis, malgré les risques, transporta Madame Segal et sa fille, accompagnées d’un religieux qui parlait l’allemand. Lorsque le camion fut arrêté par des soldats allemands qui demandèrent leurs papiers, la jeune fille montra sa carte d’étudiante. Sa mère, dont la carte portait le tampon Juif, ne dut son salut qu’à l’intervention du prêtre qui réussit, non sans mal, à convaincre les Allemands de les faire passer. Bernard Charrault sauva la vie des Segal sans rechercher la moindre rémunération. Les deux familles restèrent liées après la guerre, partageant ensemble les bons et les mauvais moments.

    Le 27 mars 1996, Yad Vashem a décerné à Bernard et Raymonde Charrault le titre des Juste des Nations.

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