Dossier n°7083 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Pelin

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 06/10/1914
Date de décès : 19/07/2008
Profession : Fonctionnaire
    Localisation Ville : Vichy (03200)
    Département : Allier
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Marie Pelin

    En 1943, Marie Pelin, dont le mari est prisonnier de guerre en Allemagne, vit seule à Vichy, où elle occupe un emploi dans la fonction publique. Elle ignore le sort amer des Juifs jusqu’au jour où, alors qu’elle rend visite à sa sœur, elle remarque des enfants juifs qui, dès son entrée, se cachent précipitamment derrière un tas de bois de corde. Ils l’ont probablement fait parce qu’elle était fonctionnaire et représentait les autorités de Vichy. « J’ai été choqué », a témoigné Marie Pelin plus tard. « Je ne pouvais pas accepter la persécution des enfants. » Marquée par cet incident, Marie Pelin accepte d’aider son voisin, Pierre Lévy. Lui, sa femme et leurs trois enfants avaient quitté Paris pour la zone sud. En 1943, la situation des Juifs devient critique et il demande à Marie Pelin de trouver des cachettes pour ses enfants. Même si Marie Pelin aurait pu prétendre à un poste gouvernemental à la fin de cette année-là, elle quitte Vichy et, avec les enfants juifs, s’installe chez sa mère âgée à Chassaings, un hameau isolé dans les limites du village de Vestolaye (département du Puy-de-Dôme). Les trois enfants, Françoise, dix ans, Jean-Claude, neuf ans, et Gérard, deux ans, ont vécu avec Marie Pelin et sa mère âgée, pendant plus d’un an. Pendant ce temps, Pierre Lévy et sa femme Sarah trouvent une cachette ailleurs et envoient de l’argent à Marie Pelin pour l’entretien de leurs enfants. Le dévouement et la chaleur de Marie Pelin ont permis aux enfants juifs de vivre heureux et en sécurité même s’ils étaient loin de leurs parents. Dans son témoignage d’après-guerre, Françoise rappelle que Marie Pelin prenait soin d’eux comme s’ils étaient ses propres enfants. « Je savais qu’elle ne nous abandonnerait pas, quoi qu’il arrive. » Après l’occupation, ils apprirent qu’une unité de la Résistance voisine avec laquelle Marie Pelin avait des liens gardait la maison de Chassaings où les deux femmes et les trois enfants vivaient seuls depuis plus d’un an.

    Le 18 avril 1996, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah,  décerne à  Marie Pelin, le titre de Juste parmi les Nations.
    Marie Pelin et les enfants sauvés

     




    Mis à jour il y a 2 mois.