Dossier n°7132 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Thérèse Chauvineau

Année de nomination : 2013
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Dordives (45680)
    Département : Loiret
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Quand la guerre éclate, Léon et Caroline Flantzer habitent à Paris avec leurs trois enfants, Gilbert né en 1933, Solange née en 1935 et Pierre né en 1941. Ils vendent des chapeaux sur les marchés. En 1941, Léon s’engage comme volontaire dans l’armée française. Le 14 mai 1941, il reçoit la convocation dite du « billet vert ». Il est arrêté le jour même et envoyé au camp de Pithiviers. Le 25 juin 1942, il est déporté par le convoi N° 4 à Auschwitz où il est assassiné.

    Caroline se retrouve seule pour élever ses trois enfants. Elle continue à travailler sur les marchés pour gagner de quoi subsister. Apparemment, c’est là qu’elle rencontre Thérèse Chauvineau qui vend des légumes.

    Thérèse habite seule dans le petit village de Dordives dans le Loiret, à 84 kilomètres de Paris. Une amitié se noue entre les deux femmes. Thérèse prend alors en charge les trois enfants Flantzer, ainsi que leur petite cousine Esther dont les parents ont été arrêtés. Elle les accueille chez elle, à Dordives, où la présence allemande se fait moins ressentir. Comme Thérèse est à l’extérieur toute la journée pour vendre ses produits sur le marché, elle ne peut pas s’occuper des enfants. C’est la raison pour laquelle, elle trouve un endroit où les laisser la journée. Une voisine qui habite tout près de chez elle, accepte de les garder quand Thérèse s’absente.

    Quand la situation dans la région devient dangereuse, la voisine dit à Thérèse qu’à chaque fois que les Allemands sont dans la ville, elle ne veut pas garder les enfants dans sa maison, de peur de représailles. Lorsqu’il y a une rumeur qui annonce la présence des Allemands à Dordives, les quatre enfants vont alors se cacher chez Thérèse. Ils aident Thérèse autant qu’ils le peuvent en accomplissant de petites tâches dans la maison.

    Les enfants reçoivent la visite de leur mère qu’une seule fois. Malheureusement Caroline qui est restée à Paris est arrêtée en 1943 et déportée par le convoi N° 58 le 31 juillet 1643 à Auschwitz. Elle ne reviendra pas.

    Thérèse prend en charge les quatre enfants jusqu’à la Libération. Le père d’Esther qui a survécu aux camps, revient chercher sa fille. Quant aux enfants Flantzer, orphelins, ils sont placés dans des organismes juifs.

    Pendant de nombreuses années après la guerre, Gilbert Flantzer, reste en contact avec Thérèse et s’occupe d’elle durant sa maladie. Solange quant à elle, se marie et part s’installer en Israël, mais elle n’oubliera jamais cette femme de caractère qui lui avait sauvé la vie pendant la guerre. Elle voulait que son nom ne soit pas oublié.

    Le 20 août 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Thérèse Chauvineau, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 11 mois.