Les Justes
Année de nomination : 1996Jean Guillaud
Année de nomination : 1996Date de naissance : 24/12/1915
Date de décés : //
Profession : Médecin dans la marine
Renée Guillaud Delvaux
Année de nomination : 1996Date de naissance : 20/05/1916
Date de décés : //
Profession : Sans profession mère de 1 enfant
Département : Drôme
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Jean Guillaud habitait Toulon; il Ă©tait mĂ©decin dans la marine. En novembre 1942, lorsque la flotte française se saborda en rade de Toulon, il quitta la ville avec sa femme RenĂ©e et Danielle, leur petite fille, pour aller se rĂ©fugier Ă Saint-Jean-en Royan, dans la DrĂ´me. SituĂ©e sur le plateau du Vercors, la rĂ©gion fourmillait de maquisards qui se battaient contre les Allemands. Jean Guillaud les aidait de son mieux en leur procurant du matĂ©riel mĂ©dical. En juillet 1943, Jean et sa femme furent contactĂ©s par des Ă©missaires du cardinal Gerlier (q.v.) qui leur demandèrent de donner asile Ă des jeunes femmes juives. Cette opĂ©ration de sauvetage Ă©tait organisĂ©e par l’OSE, assistĂ©e d’un rĂ©seau de prĂŞtres français. C’est ainsi que Margot, une jeune fille de dix-neuf ans, trouva refuge chez le mĂ©decin. Originaire d’Allemagne, elle avait Ă©tĂ© expĂ©diĂ©e en 1940 avec toute sa famille – quinze personnes – au camp d’internement de Gurs. L’OSE rĂ©ussit Ă la faire sortir en 1942, tandis que le reste de sa famille Ă©tait dĂ©portĂ© Ă Auschwitz, d’oĂą aucun ne revint. La jeune fille fut d’abord hĂ©bergĂ©e dans une institution appartenant Ă l’OSE avant d’ĂŞtre envoyĂ©e chez les Guillaud. Le couple l’accueillit avec chaleur. Jean lui procura de faux papiers, RenĂ©e lui donna des cours de français. Pour sa part, elle s’occupa de leur fillette. La jeune Erna Wasserman, qui avait connu les mĂŞmes souffrances que Margot, trouva elle aussi refuge chez Jean et RenĂ©e Guillaud, qui lui conseillèrent de se faire appeler Elise, un prĂ©nom qui attirait moins l’attention. Au printemps 1944, les forces alliĂ©es Ă©tablirent un pont aĂ©rien pour parachuter armes et ravitaillement aux combattants des maquis du Vercors. Les Allemands rĂ©pliquèrent par des bombardements intenses qui n’Ă©pargnèrent pas Saint-Jean-en Royan. Les Guillaud partirent se rĂ©fugier dans une ferme isolĂ©e, Ă environ un kilomètre et demi du village. Peu après, les soldats allemands firent leur entrĂ©e Ă Saint-Jean et massacrèrent tous ceux qu’ils soupçonnaient de cacher des maquisards ou des Juifs. Après la LibĂ©ration, le docteur Guillon rentra Ă Toulon avec sa famille et ses deux jeunes protĂ©gĂ©es qu’il hĂ©bergea gratuitement pendant plusieurs mois encore. En janvier 1945, l’une d’elles partit Ă Paris tandis que l’autre se rendait en Angleterre. Toutes deux finirent par Ă©migrer aux Etats-Unis mais continuèrent Ă correspondre avec la famille qui leur avait sauvĂ© la vie et qu’elles rencontrèrent Ă nouveau bien des annĂ©es plus tard aux Etats-Unis. Margot appela sa propre fille Danielle, du nom de la petite dont elle s’Ă©tait occupĂ©e pendant les annĂ©es noires.
Le 10 juin 1996, Yad Vashem a décerné à Jean et Renée Guillaud le titre de Juste parmi les Nations.
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