Dossier n°7187 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Adrien Philippe

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 13/05/1892
Date de décés : 13/03/1970
Profession : garde chasse, Charretier de labour

Germaine Philippe Pohu

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 10/06/1897
Date de décés : 29/01/1991
Profession : Employée à la ferme

Localisation Ville : Beaumont-les-Autels (28420)
Département : Eure-et-Loir
Région : Centre-Val de Loire

L'histoire

Adrien et Germaine Philippe vivaient avec leur trois enfants au domaine de La Fouquetterie, hameau isolĂ© de la commune de Beaumont-les-Autels (Eure-et-Loir). Adrien Ă©tait garde-chasse du domaine et Germaine Ă©tait employĂ©e Ă  la ferme. En 1932, Germaine prit en nourrice la fille d’un couple de Juifs parisiens. Rebecca David vĂ©cut chez elle plusieurs annĂ©es. A la suite des grandes rafles de juillet 1942 les David, qui habitaient toujours Paris, firent appel aux Philippe. Germaine partit immĂ©diatement pour Paris et ramena avec elle Rebecca, qui avait près de dix ans. De retour Ă  la ferme, Rebecca reçut pour plus de sĂ»retĂ© le prĂ©nom de Raymonde. ElevĂ©e avec les trois enfants du couple, elle devint la « grande soeur » de Janine, six ans. PrĂ©sentĂ©e comme la fille de Germaine, Raymonde frĂ©quenta l’Ă©cole du village avec Janine. Le maire, qui Ă©tait au courant, procura aux Philippe des cartes d’alimentation pour l’enfant. L’instituteur, lui aussi dans le secret, prĂ©venait Raymonde des rafles en prĂ©paration; elle pouvait alors se cacher dans la forĂŞt. Les parents de Rebecca-Raymonde rĂ©ussirent Ă  faire passer Ă©galement leurs deux fils en zone sud. Lorsqu’ils tentèrent Ă  leur tour de franchir la ligne de dĂ©marcation, le passeur qu’ils avaient recrutĂ© Ă  prix d’or les livra aux Allemands. Ils furent dĂ©portĂ©s et ne revinrent pas des camps de la mort. Dans son tĂ©moignage après la guerre, Rebecca Ă©voque avec Ă©motion le courage, la noblesse et la chaleur du couple qui l’avait recueillie et veilla sur elle pendant le reste de l’Occupation, Ă  titre entièrement gracieux. A la LibĂ©ration, Adrien et Germaine ramenèrent l’enfant Ă  ses deux grands frères.

Le 10 juin 1996, Yad Vashem a décerné à Adrien et à Germaine Philippe le titre de Juste parmi les Nations. 

 

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