Dossier n°7190 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Vallenot

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 02/11/1900
Date de décès : //
Profession : Menuisier

Marie-Louise (Couperat) Vallenot

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 27/08/1906
Date de décès : //
Profession : Epicière
    Localisation Ville : Avrolles Saint-Florentin (89600)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    André et Marie-Louise Vallenot tiennent une épicerie à Avrolles dans l’Yonne. C’est dans ce village qu’arrive en 1941 Marjam Sznajder et sa fillette de quatre ans, Colette.  La famille Sznajder habite au 62 rue de Strasbourg dans le IIIième à Paris. La jeune femme s’est enfuie de Paris après l’arrestation de son mari en pleine rue alors qu’il passait devant le commissariat du quartier.  Chaïm Sznajder est interné à Pithiviers le 14 mai 1941, puis déporté, il périt dans les camps. A Avrolles, Marjam Sznajder, fait en cachette des travaux de couture pour gagner sa vie. Toutefois, elle vit dans la hantise d’une dénonciation et la présence de nombreux Allemands dans le village renforce ses craintes. Elle confie en 1942 à Marie-Louise Vallenot, moyennant une somme modique, la petite Colette, qui n’a pas de papiers. Malgré la présence de trois allemands au 1er étage de leur maison, ils acceptent de prendre Colette. Marjam part pour Grenoble pour ne pas être inquiétée, malheureusement elle est arrêtée par la gestapo et internée en avril 1944.

    La famille Vallenot traite la petite avec affection et dévouement, racontant aux voisins que c’était leur fille. Même si certains ne sont pas dupes, personne ne la dénonce.  André et Louise l’emmènent parfois à l’église, ils fêtent Noël avec elle et lui offrent des cadeaux à cette occasion comme ils le font pour leurs propres enfants.  Les autorités locales, le maire, les enseignants sont mis au courant et comme ils sont tous de grands patriotes ils gardent le silence. Ils l’inscrivent à la petite école du village sous le nom de Vallenot et elle suit une scolarité quasi normale, elle s’intègre facilement. Il y avait aussi d’autres enfants juifs cachés dans ce village ils étaient abrités par le boulanger Roger Voinot.

    La famille Vallenot n’a jamais cherché à cacher à Colette sa véritable identité. Quand la mère de Colette a été arrêtée par la Gestapo à Grenoble, puis déportée, la pension de Colette n’est alors plus payée, les Vallenot continuent cependant à veiller sur l’enfant. Ils pensent même l’adopter si personne ne revient la chercher.

    En 1945, Marjam Sznajder, qui a survécu, revient à Avrolles chercher sa fille. Colette reste pendant de longues années en relations avec ses sauveteurs. Elle allait chez eux pendant les vacances scolaires.

    Le 10 juin 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à André et à Marie-Louise Vallenot, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie
    Plaque commémorative
    Article de presse – L’Yonne républicaine du 04/02/2004



    Mis à jour il y a 4 semaines.