Dossier n°7203 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Alice Rosensthiehl

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Directrice de la crèche et de la garderie d’enfants d’une entreprise locale
    Localisation Ville : Ailly-sur-Somme (80470)
    Département : Somme
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    Alice Rosenstiehl
    Alice Rosenstiehl, qui habitait Ailly-sur-Somme, était chargée de la crèche et de la garderie d’enfants d’une entreprise locale. En juillet 1943, Mme Neumann, une amie d’enfance qui était assistante sociale à Marseille, fit appel à elle. Elle avait épousé un poète autrichien juif et leur bébé de quatre mois, Samuel, avait été circoncis, ce qui la plongeait dans une grande inquiétude, et elle souhaitait le mettre en sécurité chez son amie. Alice ne déçut pas son attente. Elle partit pour Marseille, distante de près de mille kilomètres, et en ramena le bébé après un voyage éprouvant sous les bombardements. Pendant les deux années qui suivirent, elle prit soin du petit Samuel avec affection et dévouement. Durant la journée, il était à la crèche; le soir, elle le prenait chez elle. Après la guerre, la famille Neumann put se réunir. Un autre fils naquit et les Neumann s’installèrent en Israël. Cependant, quelques années plus tard, le couple se sépara. Samuel et son père restèrent en Israël tandis que Mme Neumann et son plus jeune fils regagnèrent Paris. Samuel grandit sans savoir comment il avait été sauvé sous l’Occupation. A l’âge de 53 ans, marié, père de famille, il se rendit à Paris pour voir son frère. C’est alors qu’il découvrit, dans le bureau de sa mère, décédée quelques années auparavant, un paquet de vieilles lettres. Parmi elles se trouvaient de nombreux messages de condoléances envoyés après la publication de la notice nécrologique. Alice Rosenstiehl avait écrit deux fois, sans recevoir de réponse. Trés ému, Samuel se rendit à Ailly en compagnie de sa fille auprès de l’amie de sa mère. Il découvrit alors l’histoire de sa petite enfance. Lorsqu’il demanda à Alice pourquoi elle avait pris un tel risque, elle lui dit simplement « parce que mon amie me l’a demandé. » Visiblement trés émue elle aussi par cette rencontre, Alice ne put retenir ses larmes. Elle ajouta en embrassant Samuel, « Mon petit Samy, tu as été mon fils. Pendant deux ans, tu as été un fils pour moi. » Elle évoqua également les hauts faits de sa mère, qui avait fait de la Résistance.

    Le 24 juin 1996, Yad Vashem a décerné à Alice Rosenstiehl le titre de Juste parmi les Nations. 

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