Dossier n°7219 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Elisabeth Rivet

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 19/01/1890
Date de décès : 30/03/1945
Profession : Supérieure du couvent de la Compassion,Directrice de trois instititions religieuses
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Elisabeth Rivet était la Mère supérieure du couvent de La Compassion à Lyon. Elle dirigeait également trois autres institutions religieuses et notamment un foyer pour jeunes filles avec un atelier de couture et de broderie. Selon des témoignages concordants, Elisabeth Rivet admit de nombreuses jeunes femmes juives, ainsi que des bébés et des enfants, dans ces établissements. Elle se chargeait aussi de trouver des cachettes pour les Juifs plus âgés hébergés temporairement au couvent. La religieuse appartenait à une filière clandestine qui regroupait les dirigeants de la communauté juive de Lyon, des Eclaireurs Israélites de la région ainsi que des sauveteurs qui n’étaient pas juifs. Elle faisait également partie de la Résistance et, à ce titre, n’hésitait pas à dissimuler des armes et des munitions dans les institutions dont elle avait la charge. Le 25 mars 1944, Mère Elisabeth Rivet fut arrêtée par la Gestapo. Après plusieurs mois de prison et de tortures, elle fut déportée à Ravensbrück où elle périt le 30 mars 1945. Aurélie Leenders, née Gutstein, fut l’une des nombreuses juives auxquelles Elisabeth Rivet a sauvé la vie. Vers la fin de l’année 1942, la jeune femme, qui résidait à Lyon avec sa soeur, fit la connaissance des propriétaires d’un magasin de confection qui se fournissait à l’atelier du couvent de La Compassion. Dans leur boutique, Aurélie rencontra un jour une jeune fille venue livrer les chemises faites au couvent. Elle lui demanda comment y avoir accès; la jeune fille lui conseilla de s’adresser à la Mère supérieure. Lorsqu’Elisabeth Rivet apprit la douloureuse situation des deux soeurs, elle les admit au couvent et à l’atelier. Les deux femmes reçurent un uniforme et un travail, et demeurèrent au couvent jusqu’à la fin de l’Occupation. La Mère supérieure s’occupait d’elles et leur prodiguait ses encouragements. En 1979, la ville de Lyon donna le nom de Mère Elisabeth Rivet à une des rues de la ville. Trois rabbins français prirent part à la cérémonie et remirent un diplôme glorifiant la mémoire et la bravoure de la religieuse qui avait donné sa vie pour sauver celle de nombreux Juifs.

    Le 14 juillet 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Mère Elisabeth Rivet le titre de Juste parmi les Nations. 

     

     




    Mis à jour il y a 5 mois.