Les Justes
Théomir Devaux
Année de nomination : 1996Date de naissance : 17/03/1885
Date de décés : 28/01/1967
Profession : PrĂŞtre, supĂ©rieur des pères de Notre-Dame de Sion,rĂ©dacteur du journal « La Question d’IsraĂ«l »coopĂ©rateur avec la WIZO
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire

Père Théomir DEVAUX
Le père ThĂ©omir Devaux, SupĂ©rieur du monastère des Pères de Sion Ă Paris, consacra la plus grande partie de son existence au dĂ©veloppement des relations judĂ©o-chrĂ©tiennes. Il passa plusieurs annĂ©es au monastère Ratisbonne Ă JĂ©rusalem, fut rĂ©dacteur du journal « La question d’IsraĂ«l » et fit de son Ă©tablissement Ă Paris un centre de recherche et d’enseignement. Pendant l’Occupation, le religieux contribua au salut de centaines d’enfants juifs dont certains avaient perdu leurs parents ou en avaient Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s de force. Il coopĂ©rait avec les reprĂ©sentants d’organisations juives afin de procurer de faux papiers aux enfants et trouver des institutions ou des familles chrĂ©tiennes disposĂ©es Ă les accueillir et les cacher. Le père ThĂ©omir hĂ©bergeait les enfants au monastère pendant une ou plusieurs nuits, le temps de pouvoir leur faire quitter Paris et gagner le refuge qu’il leur avait trouvĂ©. Il se chargeait de faire parvenir les frais d’entretien des enfants aux institutions et familles d’accueil. Après la guerre, il s’employa Ă faire reconnaĂ®tre la qualitĂ© de pupille de la nation aux orphelins qui, leurs parents disparus dans les camps, n’avaient nulle part oĂą aller. Nombre de rescapĂ©s ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de son intervention et de celle du père Emile Plankaert (q.v.) Ă©voquent avec gratitude son action humanitaire et son dĂ©vouement vis-Ă -vis de jeunes juifs qui avaient perdu leur famille et leur foyer.
Fanny Barouch, quatorze ans, arrĂŞtĂ©e avec son frère, put quitter avec lui le commissariat de police pour trouver asile dans une des maisons d’enfants affiliĂ©es Ă une organisation juive de sauvetage qui travaillait avec le père ThĂ©omir. Après diverses pĂ©rĂ©grinations, elle arriva finalement au monastère de Notre Dame de Sion. Grâce au Père qui lui trouva une place Ă l’institution de La Croix Ă Antony, elle put terminer ses Ă©tudes. Après la guerre, elle apprit que les religieuses, qui l’avaient traitĂ©e avec bontĂ© et affection, avaient Ă©galement cachĂ© d’autres adolescentes juives. Nedjenna Elbaz, une autre jeune Juive, n’arrivait pas Ă s’adapter Ă l’Ă©tablissement dans lequel elle avait Ă©tĂ© placĂ©e; le religieux en trouva un autre, mais lĂ encore il y eut des problèmes. Il trouva une solution lui permettant de retourner vivre avec son père. Forçant l’admiration par sa rigueur morale et son courage, le.R.P. Devaux a su obtenir l’Ă©troite coopĂ©ration des membres du personnel de son monastère, mais aussi d’autres appuis. Dès juillet 1940, la Gestapo avait fait une descente au monastère, confisquĂ© les archives de l’Ă©tablissement et sa bibliothèque – spĂ©cialisĂ©e dans les questions juives – et dĂ©crĂ©tĂ© la fermeture du journal. Après la guerre, le monastère reprit son combat contre la bigoterie et l’antisĂ©mitisme. Son nouveau journal, Les Cahiers Sioniens, qui mettait l’accent sur l’Ă©volution de la pensĂ©e chrĂ©tienne sur les Juifs et le judaĂŻsme, contribua Ă la prĂ©paration de l’encyclique Nostra Aetate sur les Juifs, qui fut promulguĂ©e par le pape Jean XXIII.
Le 6 aoĂ»t 1996, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© au père ThĂ©omir Devaux le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
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Hommage |
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Article de presse – ActualitĂ© juive du 05/01/2006 |
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Invitation cérémonie |