Dossier n°7245 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Théomir Devaux

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 17/03/1885
Date de décés : 28/01/1967
Profession : PrĂŞtre, supĂ©rieur des pères de Notre-Dame de Sion,rĂ©dacteur du journal « La Question d’IsraĂ«l »coopĂ©rateur avec la WIZO

Localisation Ville : Paris (75006)
Département : Paris
Région : Ile-de-France

Lieu de mémoire

L'histoire

Père Théomir DEVAUX

Père Théomir DEVAUX

Le père ThĂ©omir Devaux, SupĂ©rieur du monastère des Pères de Sion Ă  Paris, consacra la plus grande partie de son existence au dĂ©veloppement des relations judĂ©o-chrĂ©tiennes. Il passa plusieurs annĂ©es au monastère Ratisbonne Ă  JĂ©rusalem, fut rĂ©dacteur du journal « La question d’IsraĂ«l » et fit de son Ă©tablissement Ă  Paris un centre de recherche et d’enseignement. Pendant l’Occupation, le religieux contribua au salut de centaines d’enfants juifs dont certains avaient perdu leurs parents ou en avaient Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s de force. Il coopĂ©rait avec les reprĂ©sentants d’organisations juives afin de procurer de faux papiers aux enfants et trouver des institutions ou des familles chrĂ©tiennes disposĂ©es Ă  les accueillir et les cacher. Le père ThĂ©omir hĂ©bergeait les enfants au monastère pendant une ou plusieurs nuits, le temps de pouvoir leur faire quitter Paris et gagner le refuge qu’il leur avait trouvĂ©. Il se chargeait de faire parvenir les frais d’entretien des enfants aux institutions et familles d’accueil. Après la guerre, il s’employa Ă  faire reconnaĂ®tre la qualitĂ© de pupille de la nation aux orphelins qui, leurs parents disparus dans les camps, n’avaient nulle part oĂą aller. Nombre de rescapĂ©s ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de son intervention et de celle du père Emile Plankaert (q.v.) Ă©voquent avec gratitude son action humanitaire et son dĂ©vouement vis-Ă -vis de jeunes juifs qui avaient perdu leur famille et leur foyer.

Fanny Barouch, quatorze ans, arrĂŞtĂ©e avec son frère, put quitter avec lui le commissariat de police pour trouver asile dans une des maisons d’enfants affiliĂ©es Ă  une organisation juive de sauvetage qui travaillait avec le père ThĂ©omir. Après diverses pĂ©rĂ©grinations, elle arriva finalement au monastère de Notre Dame de Sion. Grâce au Père qui lui trouva une place Ă  l’institution de La Croix Ă  Antony, elle put terminer ses Ă©tudes. Après la guerre, elle apprit que les religieuses, qui l’avaient traitĂ©e avec bontĂ© et affection, avaient Ă©galement cachĂ© d’autres adolescentes juives. Nedjenna Elbaz, une autre jeune Juive, n’arrivait pas Ă  s’adapter Ă  l’Ă©tablissement dans lequel elle avait Ă©tĂ© placĂ©e; le religieux en trouva un autre, mais lĂ  encore il y eut des problèmes. Il trouva une solution lui permettant de retourner vivre avec son père. Forçant l’admiration par sa rigueur morale et son courage, le.R.P. Devaux a su obtenir l’Ă©troite coopĂ©ration des membres du personnel de son monastère, mais aussi d’autres appuis. Dès juillet 1940, la Gestapo avait fait une descente au monastère, confisquĂ© les archives de l’Ă©tablissement et sa bibliothèque – spĂ©cialisĂ©e dans les questions juives – et dĂ©crĂ©tĂ© la fermeture du journal. Après la guerre, le monastère reprit son combat contre la bigoterie et l’antisĂ©mitisme. Son nouveau journal, Les Cahiers Sioniens, qui mettait l’accent sur l’Ă©volution de la pensĂ©e chrĂ©tienne sur les Juifs et le judaĂŻsme, contribua Ă  la prĂ©paration de l’encyclique Nostra Aetate sur les Juifs, qui fut promulguĂ©e par le pape Jean XXIII.

Le 6 aoĂ»t 1996, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© au père ThĂ©omir Devaux le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

Hommage Hommage
Article de presse - ActualitĂ© juive du 05/01/2006 Article de presse – ActualitĂ© juive du 05/01/2006
Invitation cérémonie Invitation cérémonie



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