Dossier n°7286 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2011

Adrien Bras

Année de nomination : 2011
Date de naissance : //
Date de décès : 14/01/1955
Profession : Employé à la société du gaz

Marie-Louise (Bonin) Bras

Année de nomination : 2011
Date de naissance : //
Date de décès : 18/02/1987
Profession : Nourrice , mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Argenteuil (95100)
    Département : Val-d’Oise
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Albert OLER est né à Paris en octobre 1934 de parents juifs polonais arrivés en France  dans les années trente. Son père, Israël OLER,  arrêté en mai 1941 par la police vichyste, fut incarcéré au camp de Beaune la Rolande. Il se souvient de la visite qu’il lui rendit avec sa mère, le 27 juin 1942, alors que quelques jours plus tard le malheureux allait partir pour Auschwitz où il  mourut deux mois plus tard. . 

    A cette époque, Marie-Louise et Adrien BRAS,  vivaient à Argenteuil avec leurs deux grands enfants Yolande et Lucien. Modestes et discrets, ils habitaient la Cité d’Orgemont, un des premiers ensembles de logements sociaux dont Adrien, employé dans une société de distribution de gaz, avait bénéficié. Il régnait dans ce quartier ouvrier où de nombreuses femmes au foyer, prenaient des enfants en nourrice,  une ambiance de solidarité à laquelle la Croix Rouge locale et l’UGIF avaient  fait appel au lendemain de la rafle du Vel d’Hiv, pour héberger des enfants juifs .Plusieurs d’entre eux se souviennent de la rue d’Epinay où ils jouaient avec leurs petits compagnons de détresse. 

    Albert OLER faisait partie de la bande. Il  avait 7 ans lorsqu’il fut confié à la famille BRAS, par les œuvres caritatives. Il n’en reste pour preuve qu’un dossier scolaire, attestant qu’il est  entré à l’école du quartier le 26 octobre 1942, car par mesure de sécurité  les responsables de la Croix Rouge, à la veille d’une rafle, avaient détruit tous les documents compromettants.          .

    Ses souvenirs les plus fidèles datent de son séjour dans  sa famille d’accueil qui l’entoura de chaleur d’amour et de tendresse jusqu’à son départ en 1948 pour les Etats-Unis  où l’attendaient des membres de sa famille. Il fit sa vie auprès d’eux, devint médecin et vit aujourd’hui en Floride  Malgré l’éloignement, il n’a jamais perdu le contact avec ses sauveurs et  aujourd’hui encore, malgré la disparition de  Marie-Louise et d’Adrien, il ne manque jamais  une occasion de manifester son attachement et son affection à leurs enfants..

    Dans le témoignage qu’Albert a adressé à Yad Vashem pour demander l’attribution de la Médaille des Justes à ceux qu’il appelait affectueusement « Tata et Tonton », il a écrit :

     « Je me souviens du jour, où les allemands sont venus perquisitionner la maison. Tata avait placé mon étoile dans une petite boîte  rangée dans un tiroir du vaisselier qu’un soldat s’apprêtait à inspecter lorsqu’il découvrit…. un livre coquin ! Il appela  aussitôt ses collègues pour leur faire partager une lecture que les pillards trouvèrent si passionnante qu’ils repartirent en oubliant d’achever leurs recherches. Nous l’avions tous échappée belle !  C’est certes en partie  à ce hasard providentiel que nous le devons  mais quant à moi, c’est avant tout aux qualités de cœur et au courage de cette  femme et de cet homme qui risquèrent au péril de leurs propres vies de résister à l’injustice et à la barbarie nazie en s’engageant dans la Résistance, en fabricant des faux papiers et en cachant un enfant juif, que je suis de ce monde. »

    Le 23 Février 2012, Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Adrien Bras et son épouse Marie-Louise.

    Documents annexes

    Discours du représentant de l'ambassade d'IsraëlDiscours du représentant de l'ambassade d'Israël
    15 juillet 2013 16:41:56
    Invitation  cérémonie BrasInvitation cérémonie Bras
    15 juillet 2013 16:41:20
    Discours de Philippe Doucet  Député-Maire d’Argenteuil,  président de l’Agglomération Argenteuil-BezonsDiscours de Philippe Doucet Député-Maire d’Argenteuil, président de l’Agglomération Argenteuil-Bezons
    13 juillet 2013 13:50:02

    Articles annexes