Les Justes
Anna (Jonard) Potonnier
Année de nomination : 1996Date de naissance : 11/01/1910
Date de décès : 10/04/1978
Profession : Agricultrice
François Potonnier
Année de nomination : 1996Date de naissance : 06/04/1904
Date de décès : 21/05/1999
Profession : Agriculteur
Département : Allier
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
La famille Potonnier exploitait une ferme au lieu-dit Le Thuries près de St-Léon (Allier), à sept kilomètres du hameau le plus proche. En juin 1944, le fermier et sa femme recueillirent une famille juive de quatre personnes – les parents, un enfant et une grand-mère. Les Rosenstiel, qui habitaient Strasbourg avant la guerre, en avaient été évacués, comme le reste de la population civile, au début des hostilités. Ils s’étaient installés à Saint-Léon, croyant pouvoir vivre en sécurité dans cette petite commune isolée. Mais en juin 1944, la Gestapo vint les arrêter et tous quatre subirent cinq heures d’interrogatoire serré, chacun dans un local séparé. Remis en liberté par miracle, ils comprirent qu’ils devaient fuir sans tarder. Robert Rosenstiel fit appel à des Résistants qu’il connaissait. L’un d’eux les conduisit, à pied et à travers la forêt, vers Le Thuries où ils arrivèrent après plusieurs heures de marche. Les Potonnier les accueillirent à bras ouverts. Robert eut beau leur expliquer immédiatement que leur présence à la ferme mettrait les Potonnier en danger – la Gestapo, qui les avait retrouvés et interrogés à Saint-Léon, savait qu’ils étaient des Juifs d’Alsace – François et sa femme ne les laissèrent pas repartir et mirent leur propre chambre à la disposition des fugitifs. Chaque matin, ces derniers partaient se dissimuler dans un autre des bâtiments de la ferme, afin de ne pas attirer l’attention des visiteurs, des ouvriers agricoles, voire du facteur. François leur apprit à discerner l’arrivée de voitures en mettant l’oreille au sol ou contre les poteaux du téléphone. Les Potonnier veillèrent avec sollicitude sur leurs hôtes inattendus, sans jamais accepter la moindre rémunération. Après la guerre, Francis Rosenstiel, qui avait sept ans à son arrivée à la ferme, resta en relations avec la fille des Potonnier, Suzanne, et ses parents.
Le 27 août 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à François Potonnier et à sa femme Anna, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – La montagne du 17/12/1996 |