Dossier n°7385 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georges Barbotin

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 20/07/1906
Date de décès : //
Profession : Employé d’une petite fabrique

Estelle (Perrin) Barbotin

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 18/11/1909
Date de décès : //
Profession : Mère au foyer
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Georges Barbotin, employé dans une petite fabrique à Paris, et sa femme Estelle s’étaient lié d’amitié avec Eva (Wolkowicz) Berlinerbrau, une juive polonaise collègue de travail, et son époux Maurice. Lorsque la guerre éclata en 1939, Georges et Maurice furent mobilisés; tous deux furent faits prisonniers par les Allemands en mai 1940. Barbotin fut libéré quelques semaines plus tard mais Maurice Berlinerbrau resta enfermé dans un stalag jusqu’à la fin de la guerre en 1945. Les malheurs d’Eva ne s’arrêtèrent pas là. Son père, Yankel Wolkowicz fut arrêté en juillet 1942 à Paris, interné au camp de Drancy et de là déporté à Auschwitz; son frère Israël, mobilisé lui aussi dans l’armée française, fut envoyé en Algérie oùil contracta le typhus et mourut en 1941. Mais les Barbotin n’abandonnèrent pas leur amie et firent de leur mieux pour l’aider. Ils lui donnèrent les clés de leur appartement; elle s’y réfugiait avec sa mère et sa soeur, restées seules après la mort de Yankel, chaque fois que la rumeur se répandait que des arrestations étaient imminentes. Le couple Barbotin leur donnait l’hospitalité au mépris des dangers et sans contrepartie. Estelle, qui parlait couramment l’allemand, se rendit par deux fois au camp de Drancy, apportant des provisions et des vêtements chauds. Malgré tous ses efforts elle n’avait pas pu obtenir la mise en liberté de Yankel Wolkowicz.

    Le 16 décembre 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Georges et Estelle Barbotin, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Eva Berlinerblau- Knoll, est née le 14 juillet 1914 en Pologne. Elle est arrivée en France avec sa famille en 1921. Avant la guerre, elle travaillait comme secrétaire dans la société Giraud-Bardoux. C’est alors qu’elle fait la connaissance de Georges Barbotin, un collègue de travail et de sa femme Estelle. Lorsque elle-même se marie avec Maurice Berlinerblau les deux couples deviennent très liés.
    En 39, les deux maris sont mobilisés. Grâce à l’acharnement d’Estelle, son propre mari est libéré sur parole en 1940 et le couple reprend contact avec Eva, qui vit seule et porte l’étoile.
    Grâce à certaines rumeurs émanant de la Préfecture de Police et connues des Barbotin, ceux-ci alertent Eva et l’accueillent régulièrement dans leur appartement situé dans le 20ème arrondissement de Paris, quartier moins exposé que le Marais où elle habitait. Ils lui confient même un trousseau de clefs pour qu’elle puisse s’y réfugier pendant leurs rares absences.
    Après l’arrestation de M. Knoll, le père d’Eva, Estelle se rend à Drancy en espérant pouvoir lui remettre des vêtements chauds et des provisions et elle tente en vain de le faire sortir. Après cette arrestation, les Barbotin accueillent chez eux non seulement Eva, mais aussi sa mère et sa sœur.
    Le soutien des Barbotin à Eva a été ininterrompu et incessant jusqu’au retour de son mari, en mai 45. Depuis, Estelle et Eva sont toujours restées de très grandes amies.

    Article de presse – JDD du 28/09/1997

     




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