Dossier n°7387 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Jacques Bories

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 23/02/1925
Date de décès : 11/05/2000
Profession : Etudiant en première année de médecine
    Localisation Ville : Ivry-sur-Seine (94200)
    Département : Val-de-Marne
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Armand Bories, ingénieur des Ponts et Chaussées, vivait à Liancourt dans l’Oise. Il était propriétaire d’un petit appartement à Ivry, dans la banlieue parisienne, qu’il destinait à son fils Jacques, lequel comptait étudier la médecine. La concierge de l’immeuble, qui avait les clés de l’appartement, le loua à Dora Hebensreit sans en prévenir le propriétaire. La jeune femme, mère de deux petits enfants, s’était adressée à la concierge après que son mari, arrêté par la police française, ait été deporté vers l’est. En septembre 1943, Armand Bories prévint la concierge qu’il arriverait quelques jours plus tard avec son fils. Affolée, la concierge se précipita chez Dora Hebensreit et les deux femmes décidèrent d’avouer la vérité au propriétaire. Lorsque les Bories, père et fils, entrèrent dans l’appartement, ils furent stupéfaits d’y découvrir une locataire inconnue. Lorsqu’il eut entendu la triste histoire de la jeune femme juive, Armand Bories lui déclara qu’elle pouvait rester en partageant l’appartement avec Jacques. Quant au loyer, elle pourrait le payer après la guerre. Lorsque la guerre fut terminée, il refusa tout paiement. Les trois réfugiés n’avaient pas de carte d’alimentation. Jacques se rendait une fois par semaine à bicyclette chez ses parents qui habitaient à cinquante kilomètres, pour faire sa lessive et se ravitailler. Au mépris du danger, il ramenait assez de nourriture pour les Hebensreit. A la Libération, Jacques quitta Ivry pour le Quartier Latin, plus près de l’Ecole de Médecine. Les Hebensreit restèrent dans le petit appartement, sans payer de loyer, jusqu’à ce que leur situation s’améliore. Ils gardèrent le contact pendant de nombreuses années avec Jacques Bories, qui devait devenir professeur de médecine.

    Le 16 décembre 1996, Yad Vashem a décerné à Jacques Bories le titre de Juste des Nations.

     

    Documents annexes

    Invitation  cérémonie BoriesInvitation cérémonie Bories
    30 octobre 2013 09:01:29

    Articles annexes