Les Justes
Andrée Orgeval
Année de nomination : 1996Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cafetier, Propriétaire d’une brasserie
Jean Orgeval
Année de nomination : 1996Date de naissance : 18/05/1910
Date de décès : //
Profession : Cafetier, Propriétaire d’une brasserie
Département : Pyrénées-Atlantiques
Région : Nouvelle-Aquitaine
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Jean Orgeval et son épouse Andrée étaient les propriétaires de la Brasserie Paloise, modeste établissement situé à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Les Goldberger, des réfugiés juifs de Belgique, habitaient avec leur fille, encore bébé, une mansarde en face de l’établissement. Mme Goldberger était couturière et son mari bûcheron. Chaque soir, sa journée de travail terminée, M. Goldberger allait s’asseoir au café où il buvait un verre de schnapps avec un employé de mairie originaire d’Alsace et qui parlait allemand comme lui. En août 1942, la police française procéda à des arrestations massives de Juifs étrangers dans le sud de la France. Un matin, un employé de la mairie vint au domicile des Goldberger avertir la jeune femme que tous trois figuraient sur la liste des Juifs à arrêter et qu’ils devaient s’enfuir sans délai. M.Goldberger était déjà parti travailler dans la forêt et sa femme ne savait comment le joindre. En attendant, elle demanda à l’employé d’aller voir si les Orgeval accepteraient de la cacher. Jean Orgeval donna son accord, se déclarant prêt à donner asile à la jeune femme et à son bébé dans le grenier du café, et même à assurer leur nourriture, à condition qu’elles n’en descendent à aucun prix et ne fassent aucun bruit. Mme Goldberger prit en hâte quelques objets de première nécessité et courut se réfugier en face. Prévenu, son mari la rejoignit un peu plus tard. En acceptant spontanément de cacher des Juifs, Jean Orgeval et sa femme se mettaient eux-mêmes en danger. Ne trouvant pas les Goldberger à leur domicile, la police se présenta au café. Les Orgeval affirmèrent qu’ils n’avaient pas vu les fugitifs et ignoraient où ils pouvaient bien être, ce qui n’empêcha pas les policiers de revenir plusieurs jours de suite. Mme Orgeval prit la peine d’aller voir l’oncle de Mme Goldberger, qui habitait Limoges, pour lui raconter les évènements et lui dire que ses neveux se trouvaient chez elle. L’oncle, un ancien combattant, se rendit à la préfecture de police de Pau et s’indigna de ce que sa nièce et son mari aient été mis sur la liste des Juifs à arrêter. Il réussit à faire retirer leurs noms de la liste. Les Goldberger purent alors rentrer chez eux. Cependant, en novembre 1942, inquiet pour leur sort, Jean Orgeval prit ses dispositions pour les faire passer clandestinement à Annemasse avec une autre famille juive, cachés dans une camionnette d’EDF. Arrivés à Annemasse, les fugitifs réussirent à franchir la frontière et trouvèrent asile en Suisse. Jean Orgeval, qui faisait de la Résistance, ne parla jamais de ses actions et ses filles ignoraient que leur père avait sauvé des vies durant l’Occupation.
Le 9 décembre 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean et Andrée Orgeval, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Témoignage de Jessica BORIES | |
Article de presse | |
Article de presse – Eclair de la République du 01/04/1998 |